jeudi 15 septembre 2011

Eglise russe: l'ambassadeur Orlov réclame les clés



NICE-MATIN Jeudi 15 septembre 2011


Depuis lundi à 14h30, l'église russe est fermée aux visiteurs (voir Nice-Matin du 13 septembre). Ce nouvel épisode dans le conflit qui oppose l'association cultuelle niçoise (ACOR) gestionnaire des lieux à la Russie, provoque la fureur de cette dernière.

«Cette décision prise unilatéralement par l'actuelle administration paroissiale est illégale. L'association ne peut disposer ainsi d'un bien dont elle n'est pas propriétaire. La décision est également scandaleuse : elle prend en otages les Niçois et les touristes qui sont ainsi privés de ce joyau», a réagi Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France.

Il regrette que l'ACOR et le recteur en place, le père Jean Gueit, rejettent «tout dialogue avec le propriétaire légitime confirmé dans ses droits par un tribunal français». Le diplomate réclame une nouvelle fois que les clés de la cathédrale soient remises à l'Etat russe le plus tôt possible. «Dès que nous serons en possession du trousseau, nous le donnerons au père Nicolas Ozoline, le nouveau recteur nommé par le patriarcat de Moscou. Cet homme n'est pas un «parachuté». Il est né en France et il a la double nationalité franco-russe».

Entamer une procédure?

L'ambassadeur ne désespère pas qu'un accord soit finalement trouvé ce jeudi. Une délégation de l'administration présidentielle russe sera présente à Nice aujourd'hui pour «discuter» avec l'ACOR et convaincre celle-ci «de remettre les clés et les documents».

Et si la négociation échoue une nouvelle fois? «En désespoir de cause, nous nous verrions dans l'obligation d'entamer une procédure en référé pour obtenir l'exécution du jugement en notre faveur. Nous irons jusqu'au bout pour récupérer la cathédrale», affirme-t-il. Tout en soulignant que l'ACOR dispose d'une autre église, celle de la rue Longchamp, le sanctuaire russe le plus ancien de Nice (1860) sur lequel la Russie n'a pas de prétention.

Querelle sur l'état de l'église

Pour justifier la fermeture de la cathédrale aux visites, l'association argue de l'interdiction qui lui est désormais faite par la Russie de faire payer les entrées (3 euros). «Mauvais prétexte» tranche Alexandre Orlov : «S'ils nous donnent les clés, on assumera les frais et on réembauchera sans doute le personnel. Surtout, on entamera au plus vite les travaux de restauration. Ce bâtiment est dégradé. On veut lui rendre toute sa splendeur pour son centenaire le 17 décembre 2012».

Un «mauvais état des lieux» vivement contesté par le père Gueit et Alexis Obolensky, le marguillier de l'église : «Cette accusation est totalement infondée. Il y a 5 ans, nous avons achevé la restauration des coupoles avec l'aide de l'Etat et du Conseil général. Et toute l'étanchéité a été refaite. Ces dernières années, une partie des façades a aussi été purgée et rénovée».

Manifestement, entre les deux parties, l'incompréhension, elle, n'est pas prête d'être purgée.

Si l'église est fermée depuis lundi, elle rouvrira ses portes samedi et dimanche pour les Journées du Patrimoine.

mardi 13 septembre 2011

Nice Matin: "Eglise russe : portes closes pour les visiteurs !"

Coup de théâtre dans l’affaire de l’église russe ! Hier après-midi les visiteurs ont trouvé portes closes. Empêchés de stationner sur le site, les cars de tourisme ont squatté les abords du bvd Tzarevitch. Mirjiana, une jeune femme serbe, se montrait très déçue : « Cette cathédrale est très connue à Belgrade. Je comptais me recueillir à l’intérieur ». Elle devra se contenter d’admirer l’édifice de l’extérieur.

Natalia, elle, vient de Saint-Pétersbourg. Elle tente de déchiffrer les affiches accrochées aux grilles en français et en cyrillique. Sans bien comprendre : « C’est ma Russie qui a fermé ? ».

Pas vraiment. Cette mesure spectaculaire, qui interdit la visite de l’un des monuments les plus célèbres de Nice et de la Côte d’Azur, a été prise par l’association culturelle niçoise (l’ACOR), gestionnaire de ces lieux saints depuis les années 1920. Un nouvel épisode du conflit qui l’oppose à la Fédération de Russie.

La fermeture du grand portail rappelle une autre séquence dramatique. En février 2006. Quant tout a commencé. Le père Jean Gueit, recteur de la cathédrale, ferme alors les lieux au nez et à la barbe de l’huissier mandaté par le tribunal de grande instance, à la demande de la Russie, pour faire l’inventaire des biens. Quelques mois plus tard, l’Etat russe revendique la propriété de l’église, en faisant valoir l’expiration prochaine du bail emphytéotique de 99 ans consenti à l’ACOR. Ce bail est arrivé à son terme en 2008.

S’ensuivent cinq ans de guérilla judiciaire, jusqu’à la décision de la cour d’appel d’Aix accordant en mai dernier la propriété à la Russie. Peu de temps après, celle-ci en confie la gestion au patriarcat de Moscou.

Le clergé en place, également d’obédience orthodoxe mais relevant du patriarcat concurrent de Constantinople, n’entend toutefois pas partir, s’estimant toujours en droit de jouir de la propriété « spirituelle ».

Procédure de licenciement
Pourquoi cette fermeture des portes hier ? « La Russie nous impose de ne plus faire payer les 3 euros que chaque visiteur débourse. C’est une tentative d’asphyxie financière. Mais nous sommes juridiquement contraints d’obtempérer. Sans cet argent, nous ne pouvons plus rémunérer le personnel d’entretien et d’accompagnement. Nous sommes donc dans l’obligation de fermer. La cathédrale reste néanmoins ouverte au culte et les piétons peuvent continuer de fréquenter le parc3, souligne le père Gueit.
La cathédrale est donc close jusqu’à nouvel ordre… Plutôt fâcheux à l’approche des Journées du patrimoine de ce week-end. Surtout, le conflit vient de faire ses premières victimes : les cinq personnes employées sur le site font l’objet d’une procédure de licenciement.

Philippe Fiammetti suer Nice-Matin

13 sep.2011

vendredi 9 septembre 2011

Le patriarcat de Moscou espère que les clés de la cathédrale Saint Nicolas lui seront remises sous peu

Le patriarcat de Moscou exprime l’espoir que la situation autour de la cathédrale Saint Nicolas à Nice sera bientôt régularisée.

Le métropolite de Volokolamsk Hilarion, président du DREE, a, au cours d’une conférence de presse, répondu a plusieurs questions d’Interfax-Religion :« Cette situation doit trouver une réponse dans le cadre des pourparlers entre les deux parties. Il est indispensable de faire preuve au cours de ces négociations d’une certaine souplesse. L’essentiel est que la cathédrale qui a été restituée à son propriétaire légitime, la Fédération de Russie. La tradition orthodoxe doit y être respectée, l’entrée dans la cathédrale doit cesser d’être payante. Espérons que des réponses seront bientôt trouvées ».



Il a été récemment annoncé que la remise des clés de la cathédrale au prêtre envoyé à Nice par le patriarcat de Moscou pour assumer la gestion du lieu traîne en longueur.

La justice française a confirmé que la Russie est le propriétaire légitime de la cathédrale l’ACOR-Nice ayant perdu le procès. La Fédération de Russie a de son coté décidé de transmettre la cathédrale au patriarcat de Moscou.

L’ACOR relève de l’exarchat du patriarcat de Constantinople. Il existe donc en Europe occidentale deux structures ecclésiales parallèles : une partie des paroisses sont dans l’obédience de Constantinople, une autre partie appartient à la juridiction du patriarcat de Moscou, diocèse de Chersonèse.

Mgr Gabriel, Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale , a laissé entendre dans un entretien qui a eu lieu fin août avec Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, que la question de la remise des clés de la cathédrale doit trouver une solution dans le cadre de pourparlers directs entre le patriarcat de Moscou et l’ACOR.

Mgr Gabriel s’est donc soustrait à la nécessité pour lui de résoudre la situation autour de la cathédrale Saint Nicolas.

Interfax-religion
Traduction "PO"

lundi 5 septembre 2011

Envoyé du patriarcat de Moscou, le père Nicolas Ozoline dénonce« l'état inquiétant » du bâtiment et annonce de « gros travaux ». Interview...


Les querelles religieuses sont souvent les plus redoutables. Certaines ont duré des siècles. Il faut espérer que le conflit opposant le patriarcat de Moscou à celui de Constantinople autour de la gestion de la cathédrale orthodoxe niçoise dure un peu moins longtemps... Au printemps dernier, la justice a confirmé en appel que la fédération de Russie était propriétaire des lieux. Sans tarder, celle-ci en a transféré l'administration au clergé orthodoxe russe.

Et celui-ci vient de dépêcher l'un de ses représentants, le père Nicolas Ozoline, accompagné du diacre Georges,« afin d'assurer la gestion administrative et cultuelle de l'église Saint-Nicolas ». Sauf que, pour l'heure, le père Jean Gueit, l'actuel recteur dont l'autorité relève du patriarcat de Constantinople, est toujours dans les lieux. Questions à Nicolas Ozoline, l'envoyé de l'évêque Nestor et du patriarche Cyrille de Moscou.

Êtes-vous le nouveau recteur de la cathédrale ?

Je serai officiellement le nouveau recteur une fois que la période de transition sera close. Aujourd'hui, ma mission est d'établir un dialogue avec les responsables de l'association cultuelle niçoise. La volonté clairement manifestée de l'évêque Nestor qui m'a mandaté, est que cette transition s'opère de la façon la plus amicale et la plus fraternelle qui soit.

Où en sont ces pourparlers ?

Je me dois malheureusement de dire qu'ils n'ont toujours pas abouti. Ils sont même au point mort.

En l'absence d'accord, quelle issue envisagez-vous ?

Nous sommes dans un État de droit. La justice française a déclaré sans équivoque la Russie propriétaire de cette cathédrale. Et l'État russe a pris la décision d'en déléguer la gestion au patriarcat de Moscou. Si nous ne trouvons pas un accord à l'amiable, la justice française suivra son cours.

En tant que nouveau recteur, quelle serait votre première décision ?

Ne plus faire payer un droit d'entrée aux visiteurs (1). C'est une demande expresse de notre évêque. L'État russe s'y était d'ailleurs engagé. Ce lieu est la maison du Seigneur, c'est aussi un haut symbole de l'amitié franco-russe. Son accès doit être libre.

Ces entrées constituent une ressource importante pour l'entretien de cet édifice. Comment financerez-vous tous les frais?

L'appel aux dons privés fait partie de notre tradition. Et puis le propriétaire, l'État russe, prendra à sa charge les gros travaux. Une restauration majeure de cet édifice est d'ailleurs envisagée.

Cette cathédrale n'est pourtant pas un monument en péril ?

J'ai été fâcheusement surpris par son état fortement dégradé. Un recteur qui, en Russie, entretiendrait son église de la sorte serait immédiatement démis de ses fonctions. La situation est inquiétante.

En juillet, une épaisse couche de plâtre s'est détachée de la voûte et s'est écrasée au sol; par chance, sans blesser aucun fidèle.Les fresques dans la nef sont prêtes à éclater sous l'effet conjugué de la chaleur et de l'humidité.

Des icônes extérieures sont très endommagées; notamment celle de saint Nicolas, le patron de l'église. Plusieurs des faïences multicolores qui contribuent à la splendeur du lieu, sont aussi abîmées. Tout cela se voit à l'œil nu. Une commission d'experts va être mandatée pour juger de l'ampleur des travaux à entreprendre.

Qui paiera ?

Tout sera pris en charge par la fédération de Russie. Les dons des fidèles y contribueront aussi. Certains paroissiens s'interrogent sur les changements qui pourraient intervenir dans la liturgie durant les offices.

Il n'y aura aucun changement cultuel. Le slavon (ndlr : vieux russe) restera la langue d'usage avec des passages en français si nécessaire. Il faut savoir que les deux églises (le patriarcat de Moscou et celui de Constantinople) ont la même liturgie.

Rien ne changera donc pour les fidèles?

Rien. Mais nous porterons une attention toute particulière à la communauté russe très importante aujourd'hui sur la Côte d'Azur. Une grande partie de ces résidents russes confessent la foi orthodoxe.

Philippe Fiammetti, NICE-MATIN du lundi 5 septembre 2012

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1. En dehors des offices, le droit d'entrée s'élève aujourd'hui à 3 euros.



jeudi 1 septembre 2011

L’évêque Nestor de Chersonèse et l’archevêque Gabriel de Comane se sont entretenus au sujet de l’église russe de Nice

Comme l'annonce le site officiel du diocèse de Chersonèse, une rencontre a eu lieu le 31 août 2011 entre l’évêque Nestor de Chersonèse et l’archevêque Gabriel de Comane. Les deux prélats se sont entretenus au sujet de la situation de l’église orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice.

Mgr Nestor a remis une lettre à Mgr Gabriel, dans laquelle il explique de nouveau la position du diocèse de Chersonèse. Ayant reçu du propriétaire de l'église - la Fédération de Russie - la gestion cultuelle de l'édifice, le diocèse de Chersonèse attend de l’exarchat des églises russes du patriarcat de Constantinople des gestes conséquents, notamment que la documentation concernant la gestion et l'administration de l’église, ainsi que les clefs de l’édifice, soient remises sans délai au représentant du diocèse de Chersonèse à Nice, le père Nicolas Ozoline, que toute activité lucrative et commerciale dans l’église soit immédiatement arrêtée.

Mgr Gabriel s’est reconnu sans compétence pour la résolution de ces questions. Il a insisté sur le fait que les décisions doivent être prises par l’Association cultuelle orthodoxe (ACOR) de Nice, compte-tenu de l’organisation particulière de son exarchat où chaque association est indépendante dans sa gestion.

Pour ce qui concerne les questions d’ordre canonique, la rencontre n’a donné aucun résultat. L’archevêque Gabriel a déclaré qu’il attendait la lettre du patriarcat de Constantinople à ce sujet. Avant d'avoir reçu celle-ci, il ne peut entreprendre aucune action.

Mgr Gabriel a proposé également d’organiser une rencontre élargie entre des représentants du Conseil de son exarchat et du diocèse de Chersonèse.

Le diocèse de Chersonèse regrette que la rencontre des deux évêques, prévue d'abord le 23 août, mais ajournée sans raisons expliquées, n’ait donné aucun résultat, que les pourparlers se voient ajournés encore une fois.

La prochaine rencontre entre les représentants du diocèse de Chersonèse et de l'exarchat est en cours de préparation

Site officiel du diocèse de Chersonèse Patriarcat de Moscou
En russe

Rédigé par l'équipe de rédaction de PO

mardi 30 août 2011

Communiqué du diocèse de Chersonèse au sujet de l’église orthodoxe Saint-Nicolas de Nice

Nous publions ci-dessous le texte du communiqué, publié par le diocèse de Chersonèse sur son site officiel :

La Fédération de Russie dont les droits de propriété sur l’église russe Saint-Nicolas de Nice ont été confirmés le 19 mai dernier par la justice française, a pris la décision de confier le plein usage de cette église, à titre gracieux et sans restriction dans le temps, au diocèse de Chersonèse, représentant le patriarcat de Moscou en France. L’association diocésaine de Chersonèse, personne morale de droit français, entend assumer ses responsabilités liturgiques, pastorales et administratives qui lui incombent suite à cette décision, tout en assurant la continuité du culte orthodoxe, la sauvegarde et l’aménagement de l’église Saint-Nicolas, qui fait partie du patrimoine français et est un des symboles de l’amitié entre la France et la Russie.

Pour cette raison, un prêtre et un diacre ont été envoyés à Nice afin d’assurer la gestion administrative et cultuelle de l’église Saint-Nicolas et établir un dialogue avec les responsables de l’Association cultuelle orthodoxe de Nice. La mission leur a été confiée de prendre possession des clefs et de la documentation de l’église, ainsi que de faire cesser immédiatement toute activité commerciale (notamment la perception des droits d’entrée) et de veiller au bon déroulement des célébrations liturgiques, à l’accueil des fidèles et des pèlerins. Les responsables de l’exarchat russe du patriarcat de Constantinople, dont le clergé assure la vie liturgique de l’église, avaient été prévenus de l’arrivée de cette délégation et de sa mission. Une concélébration des membres du clergé des deux juridictions pour la solennité de la Transfiguration devait témoigner de l’ouverture du diocèse de Chersonèse au dialogue avec l’exarchat et de son désir de régler cette situation avec sérénité et amour fraternel, sans que cela porte préjudice à qui que ce soit.

L’Association cultuelle orthodoxe de Nice (ACOR) qui était opposée en justice à la Fédération de Russie ne peut être confondue avec l’actuelle paroisse et la communauté des fidèles orthodoxes locaux. C’est un fait avéré, par ailleurs, que le nombre des fidèles de l’Eglise orthodoxe russe dans la région est important et grandissant. Cependant, ni le propriétaire actuel de l’église Saint-Nicolas – la Fédération de Russie – qui, face au refus de l’ACOR de reconnaître ses droits et d’entamer des pourparlers, a confié son administration cultuelle à l’Eglise orthodoxe russe, ni le diocèse de Chersonèse qui est désormais chargé de ce lieu du culte n’ont l’intention d’interdire l’accès de cette église à qui que ce soit. Ce lieu de prière restera bien au contraire ouvert, désormais gratuitement, à toute personne souhaitant s’y recueillir. La vie liturgique et paroissiale normale s’y poursuivra. Toutes les questions d’ordre canonique seront réglées par l’évêque de Chersonèse et l’évêque en charge de l’exarchat russe du patriarcat de Constantinople. Nous espérons vivement qu’elles le seront dans un esprit de paix et d’entente mutuelle.

Le diocèse de Chersonèse prend en considération les souhaits de l’ensemble des chrétiens orthodoxes habitant dans la région et fera tout ce qui est en son pouvoir afin que les décisions devant être prises servent à la réconciliation des différentes communautés, au renforcement de l’unité et de la collaboration entre les juridictions orthodoxes.

Rédigé par l'équipe de rédaction de PO le 30 Août 2011

dimanche 21 août 2011

Le père Nicolas Ozoline est nommé recteur de la cathédrale Saint Nicolas de Nice par le patriarcat de Moscou


Le père Nicolas officie à la cathédrale saint Nicolas, depuis deux jours.

Il est le fils de l’archiprêtre Nicolas Ozoline, responsable de l’émission Orthodoxie sur France 2, orthodoxe russe éminent et distingué, également professeur d’iconologie, d’homélitique et de théologie pastorale.

Diplômé de l’Académie de théologie Saint Vladimir, il y a suivi les cours du père Jean Meyendorf. Et son plus beau succès jusqu’à ce jour est sans aucun doute d’avoir su redonner vie à l’église de Kizhy dans la région d’Arkhangelsk : Voilà qui est prometteur.

Précédé par sa bonne réputation, le père Nicolas plait d’emblée, avec son air bon mâtiné d’une sévérité bienveillante, un regard profond et réfléchi, l’usage parfait de la langue russe, avec parait-il un zeste d’accent bien sympathique. En un mot, il est charmant. Ce qui serait peu, s’il n’était aussi et surtout visiblement intelligent, un don naturel dont il saura faire grand usage dans les semaines qui viennent, nul n’en doute à Nice.

Car pour le moment, la messe est dite en duo avec le père Jean (et oui, ce dernier n’a pas encore reçu d’instructions de Constantinople de céder la place), et c’est pas mal au fond. Cela poursuit si besoin est la démonstration réussie que la Russie ne s’impose pas, et laisse à son église le soin de poursuivre son chemin de paix et de réconciliation, jusqu’au bord de notre Méditerranée.

Le père Nicolas n’a pas encore reçu les clés de la cathédrale, mais rien ne presse, il gagne les cœurs, avec une agréable sérénité qui nous procure le plus grand bonheur. Un petit détail, l’entré payante ne devrait vraiment plus l’être, comme l’a décidé la Russie, propriétaire des lieux. Le père Jean devrait l’accepter, cela serait bien et fort honorable. L’argent n’est pas sa passion, qu’il en laisse donc la préoccupation au gouvernement de Russie, et se consacre au cœur des hommes.

Comme le fait le père Nicolas.