vendredi 23 août 2013

Un avocat et un juriste français se voient décerner l’Ordre Russe de l’Amitié

Un avocat et un juriste français se voient décerner l’Ordre Russe de l’Amitié
Deux hommes de loi, parisiens ont, le 23 août, été décorés de l’Ordre Russe de l’Amitié. 


La cérémonie a eu lieu à la résidence de l’ambassadeur de la Fédération de Russie en France, Monsieur Alexandre Orlov. 


Maître Alain Confino et Lai Kamara, arbitre international, se sont vus remettre l’ordre de l’Amitié pour « une contribution importante au renforcement des liens d’amitiés entre la Russie et la France ». 

Un avocat et un juriste français se voient décerner l’Ordre Russe de l’Amitié
Maître Confino représentait les intérêts de la Fédération de Russie dans le litige judiciaire qui portait sur le droit de propriété de la célèbre cathédrale orthodoxe Saint Nicolas à Nice tandis que M. Kamara a conseille l'Etat russe. 

Le procès a duré plus de six ans, il s’est achevé en avril 2013. Un arrêt de la Cour de la Cassation a reconnu le droit de la Fédération de Russie à être le légitime propriétaire de ce monument historique.

Un avocat et un juriste français se voient décerner l’Ordre Russe de l’Amitié
D’importants travaux de restauration de la cathédrale sont prévus. Un contrat a été passé par les autorités russes en vue d’élaborer un calendrier des travaux. Ils s’étendront sur deux à trois ans. 

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Août 2013

jeudi 22 août 2013

Liturgie épiscopale dans l'église Saint-Nicolas de Nice le jour de la Transfiguration du Seigneur

Le jour de la solennité de la Transfiguration du Seigneur, selon le calendrier julien, le 19 août 2013, la liturgie dans l'église Saint-Nicolas de Nice était célébrée par l'évêque Nestor de Chersonèse. 

La veille, Mgr Nestor a présidé la célébration des vigiles de la fête, entouré notamment du recteur de l'église le P. Nicolas Ozoline et du recteur de l'Université orthodoxe de Moscou le P. Pierre Eremeev. A l'issue de la liturgie, Mgr Nestor a assisté à la réception festive dans la crypte de l'église, ce qui lui a donné l'occasion de rencontrer les fidèles. PHOTOS 

Liturgie épiscopale dans l'église Saint-Nicolas de Nice le jour de la Transfiguration du Seigneur
19 августа 2013 года, в праздник Преображения Господня, епископ Корсунский Нестор возглавил служение Божественной Литургии в Николаевском соборе в г. Ницце. 

Владыке сослужили настоятель собора протоиерей Николай Н. Озолин, наместник Высоко-Петровского ставропигиального монастыря г. Москвы игумен Петр (Еремеев), сотрудник епархиального управления Корсунской епархии иерей Георгий Егоров, клирик прихода Русской Православной Церкви заграницей в Каннах иерей Антоний Одайский, протодиакон Иоанн Боздуган и диакон Антоний Ивашин. 

Накануне вечером, владыка возглавил Всенощное бдение, в ходе которого совершил елеопомазание сослужащей братии и прихожан храма. 

На следующий день, по окончании Божественной литургии, при большом стечении прихожан епископ Нестор совершил традиционный для праздника Преображения чин освящения фруктов. 

После чего владыка обратился к собравшимся с архипастырским словом, в котором объяснил смысл и духовное значение воспоминания Преображения Господня. 

Владыка отдельно поздравил с двунадесятым праздником настоятеля собора, подчеркнув особую важность праздника Преображения для протоиерея Николая, который в течение многих лет нес служение настоятеля храмового комплекса на острове Кижи (Карельская епархия), освященнного в честь Преображения Господня. 

В свою очередь настоятель собора преподнес в дар владыке Нестору образ святителя Николая Чудотворца.По окончании богослужения в крипте собора состоялось праздничное чаепитие и общение архипастыря с прихожанами. 

Фотоматериалы архипастырского визита в Николаевский собор г. Ниццы в праздник Преображения Господня размещены на этой странице
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 22 Août 2013 

mercredi 1 mai 2013

Le maintien à la Russie et à Moscou de la cathédrale russe de Nice : Une victoire pour qui?




Mettant fin à sept années de procédure, la Cour de Cassation de Nice a confirmé le 10 avril dernier le jugement rendu le 19 mai 2011 par la Cour d’Appel d’Aix en Provence : La cathédrale Orthodoxe Russe Saint-Nicolas de Nice appartient bien à la Fédération de Russie.

Saint-Nicolas demeure ainsi dans le giron retrouvé du Patriarcat de Moscou, après avoir appartenu pendant de longues années à Constantinople, dont il convient de remercier ici les efforts pour en avoir assuré la gestion pendant toutes ces décennies.

Une belle victoire, mais une victoire pour qui ?

-         Une victoire pour la Russie, cela va de soi.


Il s’agit là d’une victoire du droit, dans une affaire immobilière complexe dont l’enchevêtrement a fort habilement été démêlé par l’avocat de la Fédération de Russie, Maître Alain Confino, parfaitement assisté par les experts russe en droit impérial. Une revanche pour la Russie ? Certainement pas. Plutôt une charge (l’administration présidentielle russe s’est engagée, ne l’oublions pas, à procéder sans tarder aux travaux indispensables de rénovation complète de l’édifice). Et surtout l’affirmation par la Russie d’une continuité historique : L’Etat russe d’aujourd’hui, entité moderne héritière de l’Empire russe,  ayant fermé la sanglante parenthèse ouverte par l’avènement du communisme en 1917, affirme les valeurs qui ont contribué à sa grandeur, telles que force, courage et abnégation, teintées d’une nostalgie agréable et d’un penchant attachant pour la mélancolie (vite oubliée dans les chants joyeux). Ne l’oublions pas enfin (comme nous avons parfois tendance à le faire) : la Russie aime la France (et elle espère bien naturellement la réciprocité, au-delà des clichés affligeants).

-         Une victoire pour le Patriarcat de Moscou, la chose est certaine.

Moscou ne pouvait que récolter les fruits de ce retour à son église d’une cathédrale qui sublime la foi orthodoxe dans le midi de la France. Cette Côte d’Azur dont la Russie est éprise depuis si longtemps, où elle a imprimé sa culture en quelques vifs et inoubliables chefs d’œuvre, tels que le château de Valrose ou la villa Kotchoubey. Ces fruits, Moscou les tend à son tour à tous ceux qu’attire le choix paisible de la réconciliation. Le père Nicolas Ozoline, recteur de la cathédrale, a sagement et humblement maintenu depuis son arrivée un contact ouvert et serein avec le clergé de Constantinople à Nice. Car il n’est pas une raison valable qui puisse empêcher que le cœur spirituel de tous l’emporte ici sur des considérations matérielles des uns et des autres. Constantinople et Moscou sont sœurs et vont trouver en Nice le champ unique d’une possible expérience d’unification qui pourrait être fort belle, et prêcherait en faveur d’une unité orthodoxe plus large. Le souffle de la foi permet tout, et surtout ce qui semble inconcevable.

-         Une victoire pour l’immigration russe en France.

Nice a divisé la communauté des russes blancs de France, le fait est établi, ravivant de vieilles blessures que le temps aurait dû cicatriser depuis longtemps. Car la haine bien compréhensible transmise à leurs enfants et petits-enfants par ceux qui ont dû quitter leur patrie (les armes à la main à l’issue d’une tragique guerre civile née de la révolution de 1917), aurait dû cesser une fois l’URSS disparue et remplacée par un Etat russe respectueux de ses racines impériales. S.A.I. Le prince Nicolas Romanovitch Romanoff, doyen de la Maison impériale de Russie ne s’y était pas trompé, en appelant de tous ses vœux le retour à l’Etat russe d’une cathédrale dont la construction avait été décidée et financée en grande partie par sa famille. Le moment est venu pour la communauté russe de France issue de l’immigration blanche, accrue des russes qui participent au développement économique et culturel de nos régions,  d’accepter l’issue raisonnable et fondée, décrétée et confirmée par la justice française.

-         Une victoire pour Nice et sa région.

La cathédrale Saint-Nicolas est le monument le plus visité de la Côte d’Azur, fierté de Nice dont elle est indissociable. Sa rénovation par la Russie va l’embellir davantage et assurer sa pérennité dans le paysage niçois. Ceci sans que le contribuable de la ville ou de la région y soit de sa poche : Qui s’en plaindrait ? La gratuité de l’accès aux touristes venus la visiter à titre individuel, comme aux fidèles qui entrent pour y prier, se trouve confortée et ne sera pas remise en question. Voilà qui est bien.

 A tous, Joyeuses Pâques!

Pierre de Fermor
Président de l’ACRN (« Les Amis de la Cathédrale Russe de Nice »)
www.egliserussenice.org






mercredi 10 avril 2013

La cathédrale russe de Nice demeure le bien inaliénable de la Russie


CIV.3 LG
COUR DE CASSATION
______________________
Audience publique du 10 avril 2013
Rejet
M. TERRIER, président
Arrêt no 406 FS-P+B
Pourvoi no G 11-21.947
R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E
_________________________
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
_________________________
LA COUR DE CASSATION, TROISIÈME CHAMBRE CIVILE,
a rendu l'arrêt suivant :
Statuant sur le pourvoi formé par l'Association cultuelle
orthodoxe russe de Nice, représentée par son vice-président en exercice,
M. Obolensky, domicilié en cette qualité audit siège, Eglise orthodoxe russe,
6 rue Longchamp, 06000 Nice,
contre l'arrêt rendu le 19 mai 2011 par la cour d'appel d'Aix-en-Provence
(1re chambre B), dans le litige l'opposant à l’Etat de la Fédération de Russie,
représentée par M. Alexandre Orlov, ambassadeur en exercice en France,
domicilié en cette qualité 79 rue de Grenelle, 75007 Paris,
défenderesse à la cassation ;
La demanderesse invoque, à l'appui de son pourvoi, les six
moyens de cassation annexés au présent arrêt ;
Vu la communication faite au procureur général ;
2 406
A l’audience publique du 6 novembre 2012, ont été entendus
la SCP Fabiani et Luc-Thaler, avocat de l’Association cultuelle orthodoxe
russe de Nice, la SCP Lesourd, avocat de l’Etat de la Fédération de Russie,
en leur plaidoirie, et M. Charpenel, premier avocat général, l’affaire étant
renvoyée à l’audience publique du 15 janvier 2013 puis du 26 février 2013 ;
LA COUR, composée conformément à l'article R. 431-5 du
code de l'organisation judiciaire, en l'audience publique du 26 février 2013,
où étaient présents : M. Terrier, président et rapporteur, Mmes Fossaert,
Feydeau, Masson-Daum, MM. Echappé, Parneix, Mmes Andrich, Salvat,
M. Roche, conseillers, Mmes Proust, Pic, Meano, Collomp, conseillers
référendaires, M. Charpenel, premier avocat général, M. Dupont, greffier de
chambre ;
Sur le rapport de M. Terrier, président, les observations de la
SCP Fabiani et Luc-Thaler, avocat de l'Association cultuelle orthodoxe russe
de Nice, de la SCP Lesourd et la SCP Nicolaÿ, de Lanouvelle et Hannotin,
avocats de l’Etat de la Fédération de Russie, l'avis de M. Charpenel, premier
avocat général, et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 19 mai 2011),
que le tsar Alexandre II a acquis, le 9 novembre 1865, un terrain sis à Nice ;
qu’un immeuble, devenu la cathédrale Saint-Nicolas, a été édifié sur ce
terrain de 1903 à 1912 ; qu’aux termes d’un oukase du 20 décembre 1908,
le tsar Nicolas II a ordonné qu’ “à l’avenir, (son) cabinet soit considéré
comme le véritable propriétaire (de cet) immeuble et figure seul à ce titre
dans tous les actes publics ou privés” ; que suivant acte authentique du
9 janvier 1909, le consul de Russie en France, agissant au nom et comme
mandataire du ministre de la Cour impériale de Russie, a donné ce terrain
avec toutes ses constructions à bail emphytéotique à l’association diocésaine
de Saint-Petersbourg ; que la Fédération de Russie (la Fédération) a agi
contre l’Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (l’association),
occupante des lieux depuis 1925, pour que soit constatée sa qualité de
propriétaire du terrain, de la cathédrale et de son contenu ;
Sur le premier moyen, après avis donné aux parties
conformément à l’article 1015 du code de procédure civile :
Attendu que l’association fait grief à l’arrêt de rejeter la fin de
non recevoir opposée à l’action de la Fédération, alors, selon le moyen :
1o/ que l’accord franco-russe du 27 mai 1997 prévoit que la
Partie russe ne peut entreprendre à l’encontre de la Partie française
"d’actions sur la base de créances financières et réelles de quelque nature
que ce soit apparues antérieurement au 9 mai 1945" ; qu’en énonçant, pour
rejeter la fin de non-recevoir soulevée par l’association à l’encontre de
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l’action en restitution des biens immobiliers litigieux engagée par la
Fédération à son encontre, que cette action, qui « ne pouvait être exercée
qu’à l’issue du bail, ou à l’approche de son terme, en tout cas pas avant le
9 mai 1945, s’agissant d’un bail emphytéotique expirant le
31 décembre 2007 », « ne peut être concernée par cet accord du
27 mai 1997 qui ne vise que les actions relatives aux créances financières
et réelles apparues avant le 9 mai 1945 », la cour d’appel, qui, pour apprécier
l’application de l’accord franco-russe du 27 mai 1997 relatif au "règlement
définitif des créances réciproques entre la France et la Russie antérieures au
9 mai 1945", s’est placée à la date d’exercice de l’action en restitution et non
à la date d’apparition et donc de naissance de la créance de restitution
justifiant cette action, a violé ledit accord ;
2o/ que les obligations contractuelles, fussent-elles de
restitution, prennent naissance au jour de la conclusion du contrat et non au
jour de leur exécution ; qu’en énonçant, pour exclure l’application de l’accord
franco-russe du 27 mai 1997 à la créance de restitution de la Fédération,
que cette créance « ne pouvait être exercée qu’à l’issue du bail, ou à
l’approche de son terme, en tout cas pas avant le 9 mai 1945, s’agissant d’un
bail emphytéotique expirant le 31 décembre 2007 », alors que la créance de
restitution était nécessairement née à la date du contrat de bail
emphytéotique, le 9 janvier 1909, soit antérieurement au 9 mai 1945, la cour
d’appel a violé l’article 1101 du code civil ;
3o/ que les obligations contractuelles, fussent-elles de
restitution, prennent naissance au jour de la conclusion du contrat et non au
jour de leur exécution ; qu’à tout le moins, en se bornant à tenir compte de
la date d’exercice ou d’exigibilité de la créance de restitution de la Fédération
pour apprécier l’application de l’accord franco-russe du 27 mai 1997 à cette
créance, sans rechercher à quelle date cette créance de restitution était née,
donnée qui seule permettait de déterminer si ledit Accord était applicable à
cette dernière, la cour d’appel a privé sa décision de toute base légale au
regard de l’article 1101 du ode civil ;
4o/ que l’accord franco-russe du 27 mai 1997 prévoit que la
partie russe ne peut entreprendre à l’encontre de la partie française
"d’actions sur la base de créances financières et réelles de quelque nature
que ce soit apparues antérieurement au 9 mai 1945", y compris "les
revendications relatives à tous les actifs situés en France qui appartenaient
au gouvernement de l’Empire de Russie puis à l’ensemble des
gouvernements qui lui ont succédé" ; que l’association soulignait dans ses
écritures que, au regard des termes de l’accord du 27 mai 1997, l’Etat russe
avait renoncé à toutes revendications portant sur des droits de créance ou
de propriété immobilière nés avant le 9 mai 1945, et que son action en
revendication était engagée sur le fondement d’un droit de propriété dont il
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prétendait être titulaire dès avant 1945, à la suite de l’achat du terrain
d’emprise de la Cathédrale Saint-Nicolas à M. Bermond par le tsar
Alexandre II ; qu’en excluant l’application de l’accord de 1997 à l’action de la
Fédération au motif que cette action « ne pouvait être exercée qu’à l’issue
du bail, ou à l’approche de son terme, en tout cas pas avant le 9 mai 1945,
s’agissant d’un bail emphytéotique expirant le 31 décembre 2007 », alors
qu’elle reconnaissait par ailleurs expressément à la Fédération la qualité de
propriétaire des immeubles litigieux au moins dès 1909, date de conclusion
du bail emphytéotique, donc bien avant la date du 9 mai 1945, la cour
d’appel n’a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations
en violation de l’accord franco-russe du 27 mai 1997 ;
5o/ qu’est irrecevable toute prétention émise par une personne
dépourvue du droit d’agir ; que, en vertu de l’accord franco-russe du
27 mai 1997, la Fédération a expressément et définitivement renoncé à son
droit d’agir au titre de toute créance financière ou réelle antérieure au
9 mai 1945, de quelque nature qu’elle soit, justifiant le cas échéant l’exercice
d’une revendication sur des actifs situés en France ; qu’en déclarant
recevable l’action en restitution des biens immobiliers litigieux formée par la
Fédération en raison de l’inapplicabilité de l’accord bilatéral du 27 mai 1997
à cette action, au motif que cette action « ne pouvait être exercée qu’à l’issue
du bail, ou à l’approche de son terme, en tout cas pas avant le 9 mai 1945,
s’agissant d’un bail emphytéotique expirant le 31 décembre 2007 », alors que
le droit justifiant l’action de la Fédération, qu’il s’agisse d’un droit de créance
contractuel de restitution qui était nécessairement né à la date de conclusion
du contrat de bail de 1909 ou d’un titre de propriété immobilière dont l’arrêt
constate qu’il est au moins aussi ancien que ledit bail, était fatalement
lui-même né antérieurement au 9 mai 1945, la cour d’appel, qui a reconnu
à la Fédération un droit d’agir dont elle ne disposait assurément plus, a violé
les articles 32 et 122 du code de procédure civile ;
6o/ que les juges doivent motiver leur décision sans procéder
par voie de simple affirmation générale ; qu’à supposer qu’en énonçant que
l’action de la Fédération « ne peut en tout état de cause être concernée par
cet accord du 27 mai 1997 qui ne vise que les actions relatives aux créances
financières et réelles apparues avant le 9 mai 1945 », la cour d’appel ait
rejeté la fin de non-recevoir soulevée par l’association pour d’autres motifs
que la considération selon laquelle cette action, qui selon l’arrêt ne pouvait
être exercée qu’à l’issue du bail emphytéotique, à savoir après le
31 décembre 2007, était postérieure au 9 mai 1945, par exemple en raison
de l’absence d’effet direct de l’accord à l’égard des justiciables ou en raison
du fait que l’action engagée par la Fédération ne serait pas une créance
financière ou réelle au sens du texte, la cour d’appel, qui aurait ainsi statué
par voie de simple affirmation générale et non circonstanciée, aurait en tout
état de cause violé l’article 455 du code de procédure civile ;
5 406
Mais attendu qu’il résulte tant de son objet que des termes de
ses stipulations que l’accord du 27 mai 1997 conclu entre le gouvernement
de la République française et le gouvernement de la Fédération de Russie
sur le règlement définitif des créances réciproques financières et réelles
apparues antérieurement au 9 mai 1945, a entendu apurer un contentieux
financier entre ces deux Etats, le règlement des litiges liés aux créances
entre les particuliers et chacun de ces Etats demeurant exclusivement de la
compétence nationale ; qu’il s’ensuit que l’association ne peut utilement
invoquer, au soutien de sa fin de non-recevoir, un moyen tiré des
dispositions de l’article V dudit accord ;
Que par ce motif de pur droit substitué à ceux critiqués, l’arrêt
se trouve légalement justifié ;
Sur les deuxième et troisième moyens, réunis, ci-après
annexés :
Attendu qu’ayant relevé que par oukase du 20 décembre 1908,
le tsar Nicolas II avait ordonné de considérer le terrain litigieux comme étant
la propriété de son cabinet, que le bail emphytéotique du 9 janvier 1909,
signé au nom du bailleur par le consul de Russie à Nice agissant comme
mandataire d’un ministre de la Cour impériale de Russie, mentionnait qu’il
portait sur un terrain appartenant “à la Cour impériale de Russie”, que l’Etat
de la Fédération de Russie a finalement succédé à l’Empire russe, la
continuité juridique étant admise par l’Etat de la Fédération de Russie et par
la République française, la cour d’appel, qui en a déduit, par une
interprétation souveraine, exclusive de dénaturation, que l’ambiguïté de ces
deux actes rendait nécessaire, que le bien litigieux était devenu la propriété
de la Cour impériale de Russie à la date du bail puis celle de la Fédération,
a pu, par ces seuls motifs et sans être tenue de répondre à des moyens que
ses constatations rendaient inopérants, rejeter la fin de non-recevoir tirée du
défaut de qualité de la Fédération et déclarer celle-ci propriétaire et bailleur
emphytéotique du bien ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le quatrième moyen, ci-après annexé :
Attendu qu’ayant relevé, d’une part, qu’aux termes de l’acte
“d’attribution” du 12 avril 1927, l’association était venue aux droits de
l’emphytéote et, d’autre part, qu’il existait une continuité juridique entre
l’Empire de Russie et la Fédération, la cour d’appel, qui n’était pas tenue de
répondre à des moyens ou d’effectuer des recherches que ses constatations
6 406
rendaient inopérants, a pu en déduire que la Fédération était fondée, en sa
qualité de bailleresse, à reprendre les biens à l’expiration du bail ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le cinquième moyen, ci-après annexé :
Attendu qu’ayant relevé qu’au cours de la procédure devant le
président du tribunal civil de la Seine en 1925, l’association n’avait pas
prétendu que le bail emphytéotique n’existait plus, qu’elle avait affirmé
alternativement avoir la détention, la possession ou la jouissance de la
cathédrale, et retenu souverainement que la position exprimée par
l’association devant cette juridiction n’était pas révélatrice d’une intention
claire et non équivoque de se comporter en propriétaire de la cathédrale et
que l’acte du 12 avril 1927 entre l’administration religieuse des églises
orthodoxes d’Europe occidentale et l’association n’avait pu avoir pour effet
de transférer à celle-ci la propriété des biens litigieux, la cour, qui en a déduit
que la possession de ces biens par l’association était entachée d’équivoque
et que celle-ci ne pouvait se prévaloir d’une interversion de son titre, a, par
ces seuls motifs, légalement justifié sa décision de ce chef ;
Sur le sixième moyen, ci-après annexé :
Attendu, d’une part, qu’ayant retenu souverainement que
l’association n’avait pas accompli sur la partie du terrain non désignée dans
le bail emphytéotique d’actes de possession autres que ceux, entachés
d’équivoque, accomplis sur l’autre partie et que ces deux parties du terrain
avaient été acquises par l’empereur de Russie en 1865, la cour d’appel a pu
en déduire que l’association n’était pas fondée à prétendre avoir acquis la
propriété de cette partie du terrain ;
Et attendu, d’autre part, que l’association n’ayant pas soutenu
devant la cour d’appel qu’elle avait acquis la propriété de la partie du terrain
non désignée dans l’acte emphytéotique à la suite d’un échange, le moyen,
pris en sa troisième branche, est nouveau, mélangé de fait et de droit ;
D’où il suit que le moyen, pour partie irrecevable, n’est pas
fondé pour le surplus ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;
Condamne l’Association cultuelle orthodoxe russe de Nice aux
dépens ;
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Vu l’article 700 du code de procédure civile, condamne
l’Association cultuelle orthodoxe russe de Nice à payer à la Fédération de
Russie la somme de 2 500 euros ; rejette la demande de l’Association
cultuelle orthodoxe russe de Nice ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, troisième chambre
civile, et prononcé par le président en son audience publique du
dix avril deux mille treize.

jeudi 24 janvier 2013

La cathédrale orthodoxe russe de Nice fête ses 100 ans

Par AFP
Joyau de l’orthodoxie, symbole des liens séculaires de la Russie et de la Côte d'Azur, la cathédrale orthodoxe russe de Nice, toujours enjeu d'une bataille juridique entre l'association cultuelle qui la gérait et Moscou, fête cette semaine son centenaire, avant d'entamer une cure de jouvence.

Inaugurée le 17 décembre 1912 après dix années de construction sous l'impulsion de l'impératrice Maria Fédorovna et de son fils Nicolas II, Saint-Nicolas est aujourd'hui l'un des édifices touristiques les plus visités de Nice.
Coiffée de ses cinq bulbes aux tuiles vernissées caractéristiques et ornée de majoliques bleu-vert rehaussant la pierre blanche et la brique des murs, elle est considérée comme l'un des plus beaux monuments russes hors de Russie. Renfermant également une impressionnante iconostase en bois recouvert de bronze et de cuivre ciselé, doré à la feuille, et quelque 300 icônes, Saint-Nicolas peut accueillir jusqu'à un millier de fidèles. Cet édifice, classé monument historique en 1987, « représente tout à fait le style +vieux russe+, typique du centre de la Russie », la richesse des décors contrastant avec la rigueur formelle du plan, note le recteur de la cathédrale, l'archiprêtre Nicolas Ozoline.

Elle fut construite à l'endroit même où, en 1865, mourut le tsarévitch Nicolas, oncle de Nicolas II, venu à Nice pour fêter ses fiançailles et y soigner une santé défaillante. Un buste en bronze du tsarévitch sera inauguré mercredi dans le parc entourant la cathédrale, après l'office pontifical célébrant le centenaire de l'édifice.

L'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, et le chef de l'intendance du Kremlin, Vladimir Kojine, figureront parmi les invités de marque. Ce dernier devrait confirmer le démarrage de travaux intérieurs et extérieurs de grande ampleur « au cours du premier trimestre 2013 », selon Pierre de Fermor, qui préside l'association des Amis de la cathédrale russe de Nice.

Le symbole de l'amitié entre la France et la Russie

« La cathédrale est le symbole de l'amitié entre la France et la Russie, notre patrie de cœur. Ce centenaire, c'est donc quelque chose de magnifique », s'enthousiasme ce cousin du prince Nicolas de Russie, actuel doyen de la Maison impériale de Russie, dont les membres fréquentent assidûment la Côte d'Azur depuis le XIXe siècle.

Aujourd'hui, selon M. de Fermor, près d'un quart des 70.000 Russes vivant en France ont élu domicile sur la Côte d'Azur. Ce proche des Romanov espère que la cathédrale va rester entre les mains de la Fédération de Russie car, selon lui, celle-ci « va pouvoir financer un entretien parfait et en profondeur » des lieux. Mais la bataille juridique qui oppose depuis plusieurs années l'Acor, l'association cultuelle qui a géré les lieux pendant près de 90 ans jusqu'en 2011, à Moscou, devenu propriétaire, n'est pas terminée. La Cour de Cassation doit en effet se réunir le 15 janvier 2013 avant de statuer.

En novembre 2011, la cour d'appel d'Aix-en-Provence avait obligé l'association qui souhaitait continuer à occuper les lieux à remettre les clefs à la Russie, devenue officiellement propriétaire au terme d'un bail emphytéotique de 99 ans. L'ancien recteur de la cathédrale, Jean Gueit, avait affirmé qu'il ne rendrait les clefs qu'à l'archevêque Gabriel (basé à Paris), qui relève du patriarcat œcuménique de Constantinople. Mais il avait dû se plier à la décision de justice finale.

La cathédrale est désormais rattachée au diocèse orthodoxe russe de Chersonèse du Patriarcat de Moscou et de toute la Russie. Me Antoine Chatain, qui défend les intérêts de l'Acor, se veut résolument « optimiste » quant à l'issue de la cassation, invoquant une convention passée entre la France et la Russie qui interdit toute revendication d'un des deux Etats sur un bien appartenant à une personne privée de l'autre Etat et dont la possession est antérieure à 1948. « Or, avant 1948, le propriétaire de la cathédrale était bien l'Acor : c'est elle qui était inscrite au cadastre, c'est encore elle qui payait les taxes et qui a été reconnue en 1987 comme propriétaire par le ministère de la Culture », souligne-t-il.

Nice - Dévoilement du buste du Tsarévitch - Benoît KANDEL premier adjoint au Maire de Nice : " Pour mourir, il n'y a pas de bel âge"

Discours 

Son Eminence Pavel, Métropolite de Ryazan et de Mickaelovfk et Messieurs les hauts représentants ecclésiastiques de l’église orthodoxe du patriarcat de Moscou
Monsieur Vladimir Igorevitch KOJIN, Directeur Général des Affaires de la Présidence Russe 
Son Excellence Alexandre ORLOV, Ambassadeur de Russie en France 
Monsieur Vladimir IAKOUNINE, Président des Chemins de fer de Russie 
Monsieur Alexandre BOURGANOV, Sculpteur de l’œuvre 
Mesdames et Messieurs les Elus, Mesdames et Messieurs les Présidents d’association, Mesdames et Messieurs, 

Pour mourir, il n'y a pas de bel âge! 
Et que l'on soit fils de l'empereur de toutes les Russie, ou du plus humble paysan de notre terroir niçois, il est injuste, il est incompréhensible, de mourir à 21 ans. 
Nicolaï Alexandrovitch Romanov, grand duc héritier ou tsésarévitch, avait 21 ans quand il mourut ici, le 24 avril 1865, dans les bras de sa mère, l'impératrice Marie Alexandrovna.

Nice - Dévoilement du buste du Tsarévitch - Benoît KANDEL premier adjoint au Maire de Nice : " Pour mourir, il n'y a pas de bel âge"
On le savait malade, et c'est parce qu'on le savait malade que ses médecins lui avaient recommandé de se reposer au soleil. 
Mais à cette époque, quand on disait soleil, à Saint-Petersbourg, on pensait Nice. On pensait Nice depuis que la tante du tsarévitch, veuve de Nicolas Ier, y avait séjourné en 1856, et qu'elle y était revenue tant de fois, par la suite, avec sa famille. 
On pensait Nice depuis que l'empereur Alexandre II, père du tsarévitch, y était venu durant l'hiver 1864, pour se reposer mais aussi pour y rencontrer Napoléon III. 
On pensait Nice, depuis qu'à compter des années 1820, des dizaines de membres de la cour de Russie et de l'élite russe séjournaient, tous les hivers, dans notre ville. 

Mais toute la beauté du monde, tous les charmes de Nice sont impuissants contre la mort. 
J'imagine ces journées d'avril, dans le vaste parc qui s'étendait alors, autour de la villa Bermond, où résidaient l'impératrice et le grand Duc héritier. 

J'imagine le parfum des fleurs du printemps et la douceur du soleil, quelques oranges encore dans les feuillages verts, et l'espoir du jeune homme, et l'espoir de sa mère, de pouvoir un jour triompher de la maladie. 
J'imagine l'angoisse de l'empereur, à qui tous les précepteurs avaient toujours assuré que Nicolas serait un très grand souverain, au regard du jeune homme qu'il était, un être déjà exceptionnel, dont l'intelligence et l'humanité feraient assurément merveilles à la tête de l'Empire russe. 
Il n'y a pas là d'empereur qui tienne. Il y a là surtout, un père, et une mère, au chevet d'un enfant plein de promesse, et qui se meurt. 
Et la maladie l'emporta. 

Je vois une photographie du cortège funèbre, une des toutes premières photographies prises dans notre ville. On voit la place Masséna, dont tous les bâtiments ne sont pas encore achevés. 
On voit cette place traversée par une longue file de voitures à chevaux, descendant ce qui n'est pas encore l'avenue Jean-Médecin, mais un simple chemin dans la campagne. 

On devine, au-delà des arcades, les jardins et les arbres qui forment, à l’époque, tout le quartier alentour. Au centre du cortège, on voit le char funèbre, qui franchit le Pont Neuf et s'engage sur l'actuel boulevard Jean-Jaurès. Et partout, on voit la foule, que l'on imagine attristée, saisie, et muette. 

Peut-être parce que cette photographie est évidemment en noir et blanc, on a l'idée que notre soleil lui-même n'était pas présent ce jour-là. 
Et il y a une autre photographie. 
Nous sommes dans la rade de Villefranche, le même jour. Sur l'un des plus puissants navires de la flotte de guerre russe, la frégate Alexandre-Nevski, on charge le catafalque. 

On voit de la fumée s'échapper des canons, et on entend presque la salve funèbre qui salue le départ. Et la flotte emporta la dépouille du tsarévitch sur la Méditerranée, vers la forteresse Pierre et Paul de Saint Petersbourg. 
En ces quelques jours, tragiquement, sont déjà rassemblés tous les éléments qui fondent notre affection réciproque, à nous, Russes et Niçois. 
La Méditerranée d'abord, qui fut, dès le 18e siècle, le premier lien à nous unir, depuis le port d'Odessa jusqu'au bassin Lympia, le port de Nice. 
Les atouts et les attraits de Nice ensuite, ville de parfums et de fleurs, qui inspira une valse à Johann Strauss, valse que l'impératrice lui avait commandée et qu'il intitula "Souvenir de Nice". 
La vie, en somme. 
Et désormais, la mort. 

Nice - Dévoilement du buste du Tsarévitch - Benoît KANDEL premier adjoint au Maire de Nice : " Pour mourir, il n'y a pas de bel âge"
On dit que, ce qui forge l'amitié, autant que l'amour, ce sont les sentiments partagés. Les joies, les bonheurs, mais aussi les deuils et les souffrances. 

Depuis plus de deux siècles, Niçois et Russes partagent ces sentiments humains. 
Mais on dit aussi qu'il n'y a rien de plus fort, pour faire exister l'amour, que d'en donner des preuves. 
Et des preuves de ce sentiment qui nous unit, Nice en regorge. 

Il y a naturellement, fait exceptionnel en Occident, votre Eminence Pavel, Métropolite de Ryazan, deux églises russes dans une même ville, et parmi elles, bien entendu, la cathédrale Saint Nicolas, dont nous célébrons aujourd'hui le centenaire et où vient de s'achever l'office religieux, qui demeure l'un des édifices orthodoxes russes les plus importants construits hors du territoire de la Russie. 

Il y a aussi cette chapelle commémorative, qui rappelle, pour toujours, l'âme du jeune prince héritier, qui s'est envolée d'ici. 
Il y encore le cimetière russe de Caucade, et tant d'autres lieux de sépultures russes dans les cimetières de la ville. 
Dans les temps anciens, on disait que la patrie de tout être humain, c'est là où reposent ses os. Alors, de ce point de vue, Nice, peut revendiquer avec fierté d'être, pour tous les Russes, à côté de la Grande patrie, une petite patrie. 

Et il y a désormais cette stèle que nous devons à Alexandre BOURGANOV et que je salue. Dans sa simplicité, elle vient nous rappeler le lien indissoluble qui unit la Russie et Nice, autour de la mémoire d'un jeune homme exceptionnel. 
Par respect pour ce jeune homme exceptionnel, notre devoir est de ne pas oublier. 
Notre devoir est de faire vivre ce lien. 

Nice - Dévoilement du buste du Tsarévitch - Benoît KANDEL premier adjoint au Maire de Nice : " Pour mourir, il n'y a pas de bel âge"
Et, au nom de tous les Niçois, je peux vous assurer, qu'avec détermination, avec conviction, avec force, parce que c'est notre devoir certes, mais aussi parce que c'est notre privilège et notre bonheur, la ville de Nice s'efforcera de rester, pour tous les Russes, comme une petite patrie, ensoleillée, accueillante et douce. 

Если попытаться определить самый "русский" город Франции, то на одном из первых мест непременно окажется Ницца. 
Да здравствует дружба между Францией и Россией / 
Cпасибо (Vive l’amitié entre la France et la Russie / Merci) 


Nice - Dévoilement du buste du Tsarévitch - Benoît KANDEL premier adjoint au Maire de Nice : " Pour mourir, il n'y a pas de bel âge"
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 27 Décembre 2012 

La cathédrale Saint Nicolas à Nice, une seconde vie

La chaîne Rossya 24 a diffusé un reportage consacré au centenaire de la consécration de la cathédrale Saint Nicolas. 
Lors de la cérémonie de l'inauguration du buste du tzarevitch Nicolas, Monsieur Vladimir Igorevitch KOJIN, directeur Général des Affaires de la Présidence Russe, a annoncé qu'il a été décidé de procéder à la rénovation de l'édifice. VIDÉO ICI et Newsland


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Décembre 2012