mardi 20 décembre 2011

Situation à Nice

Contrairement à tout ce qui est annoncé, même si officiellement les clés de l'église furent bien remises au diocèse de Chéronése (Patriarcat de Russie) l' ACOR a toujours gardé des jeux de clés (Le marguillier, le second prêtre...) ainsi ILS ont toujours la possibilité de pénétrer dans l’enceinte et d'emporter encore quelque chose... et déjà pas mal de choses ont été enlevées.
Ivan Serguéevitch

Communiqué du diocèse de Chersonèse sur la situation de l'église orthodoxe Saint-Nicolas de Nice

L'association paroissiale à Nice de l’exarchat des églises russes en Europe occidentale du patriarcat de Constantinople a pris la décision de se retirer de l'église Saint-Nicolas et de s’installer à l’église Saint-Nicolas-Sainte-Alexandra (6, rue Longchamp, construite en 1860).

Les divins offices y sont célébrés par cette paroisse à partir du 18 décembre 2011. A l'église Saint-Nicolas les offices seront désormais célébrés par la paroisse du diocèse de Chersonèse du patriarcat de Moscou dont le recteur est l’archiprêtre Nicolas Ozoline.

Le diocèse de Chersonèse tient à exprimer sa gratitude aux responsables de l’exarchat des églises russes en Europe occidentale pour avoir contribué à trouver une solution pacifique à la difficile situation qui existait autour de l'église russe de Nice. Il exprime l’espoir d’une poursuite à l’avenir de cette coopération fraternelle entre les deux paroisses de Nice, cela pour le bien de l’orthodoxie en France et en Europe occidentale.

Lien http://www.egliserusse.eu/Communique-du-diocese-de-Chersonese-sur-la-situation-de-l-eglise-orthodoxe-Saint-Nicolas-de-Nice_a1147.html" Site officiel du diocèse de Chersonèse Patriarcat de Moscou


Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 20 Décembre 2011

jeudi 15 décembre 2011

Nice: COMMUNIQUE

« Parlons d’orthodoxie » est en mesure d’annoncer que dans le cadre d’une cérémonie officielle à la cathédrale Saint Nicolas à Nice les clés du lieu ont été remises le 15 décembre 2011 à son nouveau recteur l’archiprêtre Nicolas Ozoline (auparavant recteur de la paroisse-metochion du Christ Sauveur dans l’île de Kiji, Carélie) par des représentants de l’Administration du Président de la Fédération de Russie avec à leur tête Monsieur Serge Bolkhovitin.

Les deux parties ont procédé à la signature d’un protocole en vertu duquel la cathédrale relève désormais du Diocèse de Chersonèse, Patriarcat de Moscou.

Précédant cet évènement deux concélébrations ont eu lieu à la cathédrale, le samedi 10 et le dimanche 11 décembre, les vêpres et la sainte liturgie ont été dites par l’archiprêtre Jean Gueit qui présidait l’office et l’archiprêtre Nicolas Ozoline. Ils ont tous deux donné la sainte communion aux fidèles. Le patriarche de Constantinople Bartholomé ainsi que le patriarche de Moscou et de Russie Cyrille ont été commémorés de même que Mgr Gabriel, évêque de Comane et Mgr Nestor, évêque de Chersonèse.

Ces deux concélébrations se sont déroulées dans un esprit de fraternité et d’entente réciproque. A la fin de la liturgie le père Jean Gueit a fait une courte allocution pour annoncer que l’ACOR quittait définitivement la cathédrale Saint Nicolas.

Il convient de se réjouir de l’aboutissement digne et courtois de longues années de conflit et cela grâce aux efforts conjoints des archiprêtres Jean et Nicolas! Dorénavant les offices seront assurés par le père Nicolas Ozoline, ils auront lieu les samedis, pour les vigiles ; les dimanches, pour la sainte liturgie ainsi que les jours de fête. "P.O."

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 15 Décembre 2011

Cathédrale Saint Nicolas

Tout est bien qui finit bien.
Cet après-midi le 14 décembre 2011, l'huissier de justice a symboliquement ouvert la porte de la cathédrale, puis a remis les clés aux représentants de la Fédération de Russie; après un molében devant une cinquantaine de personnes par protocole signé par la Fédération de Russie et le représentant du Patriarchat de Moscou, le père Nicolas Ozoline, la Fédération de Russie a remis les clés au Patriarchat de Moscou.
Ivan Serguéevitch

vendredi 9 décembre 2011

Nice : établissement de l’inventaire et remise des clés de la cathédrale St Nicolas

De Nice nous apprenons qu’un inventaire des objets contenus dans la cathédrale St Nicolas
a été élaboré ces derniers jours. Il a été collationné avec les documents établis en 2006
puis signé par un représentant de l’Administration du président de la Fédération de Russie
et M.Obolensky représentant l’ACOR.

Certains objets répertoriés dans l’inventaire de 2006 dont ceux qui avaient été prêtés pour
être exposés à Monaco se trouvent actuellement au siège social de l’ACOR (église
Saints Nicolas et Alexandra, 6 rue de Longchamp) ce qui a été précisé dans le document.

Les clés de la cathédrale ont été remises par l’ACOR à l’Administration du président de
la Fédération de Russie. D’importants et indispensables travaux de ravalement sont prévus
par la Fédération de Russie, propriétaire de la cathédrale.
P.O.


Rédigé par Parlons d'orthodoxie

dimanche 4 décembre 2011

Il a fallu que 90 ans se passent pour que les clés de Saint Nicolas soient restituées à la Russie

Le grand quotidien russe « Kommersant » en date du 3 décembre publie un long article consacré à la cathédrale saint Nicolas à Nice. Dans l’impossibilité matérielle d’en donner la traduction intégrale P.O. tient à en citer trois extraits de l'article, sans doute les plus saillants

L'archiprêtre Jean Gueit y dit plusieurs choses importantes:
1) « Je ne veux pas commenter les décisions de justice. Nous vivons dans un monde qui a changé. La France a cessé d’être une République »,
2) « Le patriarche Bartholomé m’a enjoint de ne pas quitter la cathédrale »,

Le diocèse de Chersonèse a dit à « Kommersant » :
3) « Nous n’excluons pas à l’avenir les concélébrations à la cathédrale de Nice à condition que le recteur en appartienne au patriarcat de Moscou ».

Nous serons, bien sûr, reconnaissants à ceux qui se porteraient volontaires pour assumer la version intégrale de cette importante publication « Kommersant »

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 3 Décembre 2011

samedi 3 décembre 2011

L'ACOR conserve la gestion d'une autre église russe dans le centre-ville de Nice, celle de la rue Longchamp!

Mischa
Il est parfois comme sous-entendu que le clergé de la cathédrale et l'ACOR même risqueraient de se retrouver sans domicile fixe lorsqu'ils quitteront St Nicolas en vertu des décisions promulguées par les tribunaux. Cela n'est pas le cas: L'église dédiée à Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra pour honorer la mémoire de l’empereur Nicolas Ier et en reconnaissance à son épouse, l’impératrice Alexandra Feodorovna, qui avait accepté de lancer une souscription pour son édification. Ce haut patronage permit de surmonter rapidement les difficultés administratives et d’obtenir des autorités sardes - Nice a fait partie jusqu’en 1860 du Royaume de Piémont-Sardaigne - les autorisations nécessaires. L'impératrice douairière Alexandra Fiodorovna, veuve de Nicolas Ier, a fait plusieurs longs séjours à Nice, de 1856 à 1859, avec l'espoir que le climat améliorerait son état de santé. Beaucoup d'aristocrates russes et de membres de la famille impériale ont suivi l'exemple de leur tsarine. Passer l'hiver dans cette région, loin du climat exécrable de Saint-Pétersbourg, était devenu très à la mode.
La paroisse était desservie par des prêtres nommés par le diocèse de Saint-Pétersbourg. Peu de temps après sa consécration, la paroisse se dota d’un règlement qui précisait son fonctionnement et privilégiait le rôle des laïcs dans les décisions concernant sa gestion. L’église était fermée pendant les mois d’été, la plupart des fidèles préférant fuir les grosses chaleurs. Sous l'égide de l'impératrice douairière Alexandra Fiodorovna, il a été décidé de construire une église orthodoxe russe à Nice. La pose de la première pierre s'est déroulée en présence du grand-duc Konstantin Nikolaïévitch, le fils d'Alexandra Fiodorovna. Le projet d'Alexandre Koudinov a été modifié par l'architecte niçois Barraya pour ne pas trop heurter les autorités religieuses locales. L'iconostase a été offerte par Alexandra Fiodorovna. Le rez-de-chaussée de l’église Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra, siège depuis sa fondation d’une bibliothèque, inaugurée en 1860, accueillit des organismes caritatifs, et notamment une cantine populaire qui fonctionna jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale. Ses locaux furent choisis pour siège officiel de l’Association Cultuelle Orthodoxe Russe qui géra dès 1924 - et gère encore aujourd’hui - la paroisse et ses biens. (L'église Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra au 6, rue Longchamp ) et ICI Lien et PHOTOS ICI
Rédigé par Mischa le 2 Décembre 2011 sur Parlons Orthodoxie

mercredi 30 novembre 2011

Cour d'Appel d'Aix en Provence

Ce matin la Fédération de Russie a obtenu gain de cause en référé devant devant le Premier Président de la Cour d'Appel d'Aix en Provence.
L'ACOR est condamnée à payer à l'Etat de la Fédération de Russie une somme de 1500 Euro à titre d'indemnité de procédure, outre les dépens du référé.
Ivan Serguéévitch

vendredi 25 novembre 2011

Cathédrale Saint Nicolas

Dans l'affaire qui oppose l'ACOR à la Fédération de Russie, le Tribunal d'appel d'Aix-en-Provence prononcera son délibéré à l'appel de l'Association (appel se rapportant au jugement de la remise des clés et l’astreinte financière), le 30 novembre 2011.
Patientons donc encore un peu.
Ivan Serguéevitch

dimanche 20 novembre 2011


Chers amis, voici une photographie de notre cathédrale, qui m'a été adressée par un admirateur de l'édifice. Ce grand amoureux de la Russie, qui vit bien loin d'ici en Orient, mais qui au fil du temps demeure un fervent visiteur de notre région, m'écrit dans le mot qui accompagne son cliché: "C'est dans ces jardins, levant les yeux vers le ciel où s'élancent en joie les courbes de cette église si belle, que j'ai saisi la sérénité parfaite de ce lieu d'amour".

A méditer...

Et si vous aussi, visiteurs du moment ou paroissiens accomplis, fixez la cathédrale sur l'objectif de votre caméra, n'hésitez pas à m'en envoyer l'épreuve, afin que je la publie ici!

Bonne journée.

"© Claude Avézard, 11.2011 – all rights reserved" www.vivendum.info

lundi 14 novembre 2011

Vladimir Golovanow : ANALYSE D'UNE CRISE ARTIFICIELLE (Nice)

La crise autour de la nomination du père Nicolas Ozoline à Nice est largement artificielle: elle tourne autour de l'emploi du titre "recteur" et je trouve intéressant de retracer l'origine de cette "information" et d'en analyser les conséquences car cela peut permettre de mieux cerner les intentions des parties. Et pour qu'il n'y ait pas d’ambiguïté, j'essaye de bien séparer les données fondées de mes commentaires personnels.

LES DONNEES
Définition liminaire: le "recteur" est tout sauf une figure neutre au plan canonique car il représente l'évêque au sein d'une paroisse où il a pratiquement tous pouvoirs dans le cadre des statuts de l'Eglise russe(1). Il est, bien évidement, nommé par l'évêque dans une paroisse existante, c'est-à-dire une paroisse dûment enregistrée par le conseil épiscopal et le synode. Il n'est pas prévu de recteur sans paroisse ou avec une paroisse en devenir dans ces statuts.

Quelles sont nos informations sur le déroulement de cette crise?
- Début août le propriétaire, l'Etat russe, a confié l'édifice à l'Eglise russe dont la représentation en France, le diocèse de Chersonèse, missionne le père Nicolas "afin d’assurer la gestion administrative et cultuelle de l’église Saint-Nicolas et établir un dialogue avec les responsables de l’Association cultuelle orthodoxe de Nice.

La mission lui a été confiée de prendre possession des clefs et de la documentation de l’église, ainsi que de faire cesser immédiatement toute activité commerciale (notamment la perception des droits d’entrée) et de veiller au bon déroulement des célébrations liturgiques, à l’accueil des fidèles et des pèlerins." (Communiqué de Chersonèse du 30 août (2)). Mgr Nestor en informe dûment Mgr Gabriel, par téléphone et par lettre (ces contacts, pourtant officiels et mentionnés dans le communiqué de Chersonèse, sont passés sous silence dans tous les communiqués de Daru; ils sont malgré tout confirmés dans l'annonce (3) de Mgr Gabriel le 28/08(4)) AUCUNE NOMINATION DE RECTEUR N'EST MENTIONNEE.

- Le 18 août le consul de Russie a présenté "les clercs qui l’accompagnaient, /qui/ se sont avérés être des envoyés du Patriarcat de Moscou, venus prendre pleine possession, le jour même, du lieu de culte occupé par la paroisse Saint-Nicolas depuis près d’un siècle." (Communiqué 2-11 de Daru, non daté, début septembre). En fait M. le consul aurait parlé d'un « nouveau recteur » (communiqué 4-11 du 28 SEPTEMBRE de Daru(5)), mais aucune des parties en présence n'a mentionné ce fait sur le moment.

- Le 21 août, le blog de l'AACOR-SNN titre "Le père Nicolas Ozoline est nommé recteur de la cathédrale Saint Nicolas de Nice par le patriarcat de Moscou"(6). Il ne fait référence à aucune source d'information et le mot "recteur" n'est pas employé dans le corps de l'article. Il est pourtant repris par plusieurs média, dont PO et Nice-Matin. J'avais souligné dans le commentaire 28 du 23/08 que "le titre de l'AACOR comme le commentaire 9 sont erronés sur ce point (ou en avance sur les événements)."(7)

- 24 août: le communiqué 1-11 de l'Archevêché de Daru (8) parle de "l’entrée en fonctions du Père Nicolas Ozoline et du Diacre Georges Cheschko qui l’accompagne dans sa mission" puis le titre "recteur" devient officiel dans l'annonce de Mgr Gabriel le 28/08… Les média suivent.

- 31 août rencontre sans résultat des deux évêques (9) au cours de laquelle ni "recteur" ni "nouveau recteur" ne semblent avoir été mentionnés.

MES COMMENTAIRES:

A) Chersonèse respecte scrupuleusement les canons et le droit civil: il nomme le père Nicolas pour prendre en charge l'édifice, il informe l'évêque titulaire par téléphone et courrier, le père Nicolas concélèbre canoniquement en commémorant l'évêque titulaire et son primat, Mgr Nestor demande à rencontrer puis rencontre Mgr Gabriel pour envisager ensemble une solution commune… On peut imaginer que, si le père Nicolas avait reçu les clés, il aurait réellement pris en charge l'édifice en assurant son ouverture pour les offices et les visites touristiques et rien n'empêchait de rechercher ensuite une solution satisfaisant pour les deux parties…

B) Les paroles du consul ne sont pas relevées mais Daru provoque la crise le 21/8, à la publication du "canard" par l'AACOR-SNN suivi d'autres média, en insistant surtout sur la publication par PO "abrité par le diocèse de Chersonèse du Patriarcat de Moscou en France" (note 8). On peut en donner plusieurs explications:

- Les dirigeants de Daru pensent peut-être sincèrement qu'il s'agit d'une information "téléguidée" par Chersonèse, qui indiquerait là ses véritables intentions en voulant mettre Daru au pied du mur. Il faut cependant reconnaitre que rien dans l'attitude des représentants de Chersonèse ne permet de justifier cette hypothèse et, Mgr Gabriel étant en contact direct avec Mgr Nestor, pourquoi ne pas avoir vérifié l'information directement avec lui, d'autant que le rendez-vous des deux évêques était fixé au 23/08 (cf. note 9), c'est-à-dire AVANT la publication du communiqué 1-11 qui déclenche la crise. Et pourquoi ne pas avoir réagi aux paroles du consul?

- Une autre hypothèse serait que la crise a été déclenchée de façon délibérée par des personnes cherchant à faire capoter le processus amiable qui s'esquissait: elles n'avaient pas connaissance des paroles du consul mais se sont empressées de monter en épingle le titre de l'AACOR-SNN en lui donnant un semblant d'autorité par le biais de PO et de son hébergeur. Il y a bien évidement dans l'entourage de Mgr Gabriel des personnes qui font tout pour diaboliser l'Eglise russe et empêcher tout rapprochement... et nous devons reconnaitre le complet succès de cette manœuvre! Soulignons aussi, dans ce cas, l'ignorance totale des fondements canoniques de la part du consul et des rédacteurs de l'AACOR (ce qui, à priori, n'a rien de surprenant!) et une certaine imprudence de PO en répercutant sans commentaire ce communiqué erroné…

- Il reste enfin l'hypothèse de la manœuvre machiavélique coté Chersonèse: on a fait exprès de faire passer le message par le consul puis, n'obtenant par le résultat escompté, on a fait rédiger ce titre par l'AACOR et reproduire par PO, tout cela pour faire capoter la solution amiable et pouvoir ensuite passer en force et chasser la paroisse. C'est la version ressassée à Daru mais à l'appui de laquelle il n'y a strictement aucun élément factuel; au contraire comme souligné plus haut, touts les actes de Chersonèse vont à son encontre et si Daru avait suivi la voie normale de la vérification auprès de l'autorité compétente, tout se serait dégonflé…

C) Conclusion: nous voyons là parfaitement le Malin à l'œuvre. Quel que soit le moyen, la discorde est semée et les tentatives de conciliations dans l'Amour sont brisées. "C'est Satan qui mène le bal"…
...................................

(1) Statut de l'Eglise russe, chapitre XI
(2) ICI
(3) Les annonces se font APRES les offices, contrairement aux homélies, "prédications", qui sont prononcées PENDENT la Liturgie, dont elles font partie intégrante (cf. par exemple, Alexandre Schmemann, "L'Eucharistie Sacrement du Royaume", YMCA-Presse, Paris 2005, p.75-80).
(4)
(5)
(6)
(7)
(8)
(9) Pas de mention côté Daru

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 14 Novembre 2011

L'association cultuelle gestionnaire a fait appel de la décision de justice l'obligeant à remettre les clefs

Par Yves LEBARATOUX (avec AFP) sur France3.fr Cote d'azur

L'association cultuelle qui gère la cathédrale russe de Nice depuis plus de 80 ans, a fait appel de la décision de justice l'obligeant à remettre les clefs aux autorités russes sous peine d'astreinte et a assigné Moscou en référé, a-t-on appris auprès d'un de ses avocats.

"Nous avons fait appel le 2 novembre de la décision du TGI de Nice", a précisé Me Marie-Nina Valli. Le tribunal avait jugé le 31 octobre que l'Association cultuelle orthodoxe russe (Acor) devait remettre les clefs aux autorités russes sous sept jours, à partir du moment où cette décision lui était signifiée.
Au-delà de ces sept jours, l'Acor devait être soumise à une astreinte de 6.000 euros par jour de retard.
Me Valli a précisé que la signification de cette décision auprès de l'Acor était intervenue le 3 novembre.

Dès le lendemain, l'association a donc "assigné la Russie en référé devant le premier président de la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour faire arrêter l'exécution provisoire" de la décision, selon l'avocate. L'Acor échappe ainsi, dans l'immédiat, au versement de l'astreinte.
L'audience devant la cour d'appel pour examiner ce référé a été fixée au 25 novembre, selon la même source.
"Pour l'instant, on ne rend pas les clefs. Mais les portes de l'église restent fermées, sauf bien entendu pour la tenue des offices", a souligné Me Valli.
La Fédération de Russie est devenue propriétaire en mai de la cathédrale en vertu d'un arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence et au terme d'une longue bataille judiciaire menée par l'Acor. Celle-ci s'est depuis pourvue en cassation. L'association estime en effet que la cour d'appel a statué sur la propriété de l'église, mais pas sur son occupation.
Classée monument historique, la cathédrale Saint-Nicolas, plus grand édifice orthodoxe russe hors de Russie, renferme notamment une superbe iconostase et quelque 300 icônes et reçoit plus de 100.000 visiteurs par an. Elle est placée depuis 1931sous l'autorité du patriarcat de Constantinople.

jeudi 10 novembre 2011

Nice: Audience de référé fixée au 25 novembre prochain à Aix

La Cour d'Aix a fixé au 25 novembre 2011 la date d'audience du référé introduit par l'ACOR, pour tenter de suspendre la décision de justice lui ordonnant de remettre les clés de la cathédrale à son propriétaire, la Fédération de Russie.

A suivre...

lundi 31 octobre 2011

L'ACOR CONDAMNEE A REMETTRE LES CLES DE LA CATHEDRALE A LA RUSSIE SOUS 8 JOURS


La décision est tombée cet aprrès-midi, l'ACOR est condamnée en référé à remettre d'ici à une semaine les clés de la cathédrale Saint-Nicolas à la Russie, qui en est redevenue propriétaire légitime selon deux décisions de justice françaises.

C'est une bonne nouvelle pour l'ensemble des paroissiens, qui vont enfin pouvoir se rassembler à nouveau dans leur église, désireux d'oublier au plus vite une querelle qui n'aurait pas dû être.

Une bonne nouvelle pour la Fédération de Russie, qui va pouvoir entamer au plus vite des travaux de consolidation et de réfection bien nécessaires.

Une bonne nouvelle pour les patriarcats, qui vont, c'est évident, se réjouir ensemble d'une décision honorable et juste du pouvoir temporel, qui laisse finalement aux deux églises le libre choix d'une entente intemporelle et tout aussi juste quand à la célébration de Dieu par tous dans Son église.

Une bonne nouvelle enfin pour la ville de Nice, qui va voir son" église russe" rénovée et sécurisée aux frais de son propriétaire confirmé, ceci pour le bien de tous, citoyens niçois ou visiteurs d'ici et d'ailleurs.

Les cieux de Nice sont toujours aussi bleus, mais l'air y est plus serein. Enfin.

vendredi 28 octobre 2011

Étonnante la déclaration du second prêtre de la paroisse dans Nice Matin du 28 octobre 2011.
Je site: "La procédure engagée par la Russie suscite notre incompréhension. En juillet dernier, on avait espéré qu'un dialogue amical et charitable puisse s'instaurer avec nos homologues du patriarcat de Moscou;cela répondait d'ailleurs, semble-t-il, au voeu émis par les hauts responsables du Kremlin. Et voilà que trois mois plus tard, ils cherchent à nous expulser!"
Voyons, voyons, mais depuis le début de cette "affaire" l'avocat de la Fédération de Russie ne cesse de répéter, ainsi que les représentants de l'Ambassade, que la Russie souhaite le dialogue et que l'ACOR a toujours refusé cette main tendue.
Restons sérieux!
Ivan Serguéévitch

samedi 15 octobre 2011

Communiqué n°17 de l'OLTR : Comment résoudre le problème de Nice?


Comment résoudre le problème de Nice ?

L’affaire de Nice s’envenime. Confirmée par deux fois dans son droit de propriété par la justice française, la Fédération de Russie pensait pouvoir récupérer sans problème les clefs de son bien.

Mais l’occupant actuel, l’association cultuelle orthodoxe russe de Nice (ACOR), ne veut pas céder les locaux. Elle dit reconnaître le droit de propriété de la Fédération mais invoque le droit canon. D’après elle, selon ce droit, l’appartenance de l’autel de la cathédrale de Nice à l’archevêché des paroisses orthodoxes russes en Europe occidentale (l’archevêché) depuis 80 ans interdirait à quiconque de le transférer dans une autre juridiction, sans l’accord de l’évêque diocésain.

Que peut-on penser de ces arguments ?

Tout d’abord, il est difficile d’affirmer à la fois que l’Eglise est séparée de l’Etat comme le fait l’ACOR, à juste titre, et, en même temps, d’opposer à l’Etat le droit canonique. Celui-ci, qui en réalité récapitule l’expérience de l’Eglise, ne peut être invoqué qu’au sein de l’Eglise.
Supposons qu’une paroisse prenne en location un lieu de culte auprès d’une municipalité, comme cela existe. Si cette municipalité veut reprendre le local, à l’issue du bail, pour le donner en location a une autre paroisse ou pour tout autre besoin, viendra-t-il à l’idée de quelqu’un de lui opposer le droit canonique pour lui interdire de reprendre possession de son bien ? Bien sûr que non. Ce serait une idée tout à fait incongrue.

Mais, pourrait-on dire, certes les canons ne concernent pas l’Etat, mais ils concernent en revanche l’Eglise russe à laquelle la Fédération de Russie veut transmettre ses droits. Une telle remarque serait légitime. Il faut donc aussi examiner les fondements des arguments canoniques de l’ACOR et de l’Archevêché.

Nous lisons dans le communiqué de son conseil, en date du 28 septembre 2011 : « L’intrusion d’un évêque du Patriarcat de Moscou dans la vie de la paroisse de Nice, l’action des clercs qu’il y a envoyés et leur volonté sans cesse affirmée de s’emparer de la cathédrale pour satisfaire les injonctions venant de forces politiques extérieures à l’Église sont également autant d’entorses aux normes canoniques de l’Église orthodoxe. Cela non plus ne peut être accepté.Le Conseil exprime son soutien complet à Mgr l’Archevêque Gabriel pour que ses droits et prérogatives d’évêque diocésain dont dépend l’autel de la cathédrale Saint-Nicolas soient respectés conformément à l’ecclésiologie et aux normes canoniques de l’Eglise orthodoxe »

Dans le premier paragraphe, il y a deux arguments. Le premier se fonde sur une confusion. Il n’y a aucune intrusion d’un évêque étranger à l’Archevêché dans la vie de la paroisse de Nice personnifiée, sur le plan juridique, par l’ACOR. Aucun évêque n’a tenté de prendre le contrôle de l’ACOR, ni de démettre son recteur. Un prêtre a simplement été nommé dans la cathédrale Saint Nicolas, dont la propriété vient d’être confirmée au nom de l’Etat russe, lequel a confié ses droits au Patriarcat de Moscou. La confusion ne vient que du fait que l’ACOR ne veut pas quitter les lieux et se retirer dans l’autre église dont elle dispose à Nice. Elle s’accroche aux locaux de la cathédrale dont elle avait la jouissance, en vertu du bail emphytéotique arrivé à son terme. En fait, elle se conduit, maintenant, en squatter.
Le deuxième argument reprend en réalité la théorie d’une alliance contre nature entre l’Etat et l’Eglise russe pour, au moyen d’une « agression » contre l’Archevêché, récupérer des biens immobiliers. C’est le fameux « plan concerté » évoqué par certains membres de l’Archevêché.

Raisonner ainsi est mal connaître l’évolution récente de la Russie. Dès la période de la perestroïka, l’Etat a reconnu les crimes commis contre l’Eglise et les spoliations dont elle a souffert, au cours de la période soviétique. Il a pris la responsabilité de ces mauvaises actions et a décidé d’en assumer réparation. Petit à petit, une législation a été adoptée stipulant que les anciennes églises, transformées en bâtiments affectés à d’autres usages pendant la période communiste, devaient être rendues à l’Eglise russe. Ce processus, encore en cours, n’est pas simple. En effet, ces édifices, anciennes églises ou monastères, ont été occupés par des administrations ou des entreprises ; certains ont été privatisés, étant intégrés dans des ensembles plus importants. Actuellement, ces bâtiments peuvent être occupés par des ateliers ou des musées, par exemple. Les occupants actuels peuvent considérer comme injuste le fait de devoir céder ce qu’ils croyaient être à eux et il est parfois malaisé de les expulser. Dans certains cas où les églises ont été détruites, l’Etat s’efforce même de les reconstruire, parfois à l’identique comme pour la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou.

Mais, l’Eglise russe n’a pas seulement été privée de ses églises en Russie. Le régime soviétique est directement responsable de la séparation de ses églises situées à l’étranger. Dans ce cas également, la Fédération de Russie fait de son mieux pour aider l’Eglise à récupérer ces églises. Il n’est certes pas possible d’y appliquer la législation russe sur le retour des biens ecclésiaux. Mais, lorsqu’il trouve une situation juridique qui lui est favorable, l’Etat se doit d’en tirer parti et il pourrait être taxé de négligence s’il ne le faisait pas. C’est le cas à Nice où l’existence du bail emphytéotique a permis à l’Etat de préserver ses droits. On peut penser ce que l’on veut de cette politique de retour des biens ecclésiaux à l’Eglise russe, mais y voir une action spécifiquement dirigée contre l’Archevêché est une erreur manifeste. De même, approuver cette politique pour ce qui concerne la Russie et la condamner, pour ce qui est à l’étranger, manque de logique. La construction d’une nouvelle cathédrale à Paris doit être vue dans la même perspective.

Dans le deuxième paragraphe cité plus haut, le conseil de l’Archevêché semble vouloir transposer sur le plan ecclésial l’argument principal employé devant la juridiction civile : une longue occupation, sans opposition, permet d’acquérir la propriété d’un bien ou la juridiction sur un autel, par « prescription ». Devant le tribunal civil cet argument a été rejeté car l’occupation se faisait en vertu d’un bail de location. Dans le domaine canonique, il est difficile de savoir sur quel canon ou usage se fonde le conseil. Mais, on peut remarquer que l’Eglise russe, à tort ou à raison, n’a jamais reconnu la légitimité canonique des démarches de séparation de l’Archevêché ou de l’Eglise Orthodoxe russe Hors-Frontières. Elle a toujours contesté ces démarches. On ne peut, donc, dire que la juridiction de L’Archevêché sur la cathédrale de Nice n’ait jamais été contestée.

Quoi qu’il en soit, il faut bien admettre qu’aucun problème dans l’Eglise ne peut se régler par « prescription ». L’Eglise ne vit pas de juridisme mais de réalité, de prière et de vie sacramentelle commune. Une déchirure comme celle qui a eu lieu au début de la période soviétique doit être soignée par une discussion franche au cours de laquelle chacun pourrait exposer ses façons de voir. L’Eglise orthodoxe russe hors-frontières l’a fait et n’a jamais eu à le regretter. L’archevêché doit encore le faire et, tant qu’il ne règlera pas ce douloureux problème historique avec l’Eglise russe, il risque de ne pouvoir retrouver la paix interne et externe.

C’est, semble-t-il, ce à quoi appelle Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée dans sa lettre à l’occasion des 150 ans de la consécration de la cathédrale Saint Alexandre Nevsky à Paris : « … En effet, conscients que les temps ont changé et laissant derrière nous tout esprit polémique, nous devons œuvrer à la cicatrisation des stigmates de l’histoire et renoncer aux représentations belliqueuses… » écrit-il.
Puisse sa voix être entendue !

Séraphin Rehbinder
Président de l’OLTR
15 Octobre 201

* * *
Le communiqué est disponible à partir de la page de bienvenue du site de l'OLTR

jeudi 6 octobre 2011

Nice-Matin: Conflit de l’église russe: le salut viendra-t-il du ciel?


Voilà bientôt un mois que la cathédrale russe du boulevard Tsarévitch est fermée aux visites touristiques!

Cette situation exceptionnelle perdure, triste symbole d’un conflit qui s’éternise entre la fédération de Russie, reconnue propriétaire par la justice, et l’association cultuelle niçoise (l’ACOR) gestionnaire des lieux depuis les années 20. Aujourd’hui, le blocage paraît total, du moins aux yeux des créatures terrestres que nous sommes.


L’ACOR n’entend rien céder.

La Russie non plus et son ambassadeur en France, Alexandre Orlov, a récemment réclamé qu’on lui remette les clés. Les huissiers qui se sont présentés ont trouvé portes closes. Chacun campe sur ses positions.

L’espoir d’un dialogue entre les deux autorités suprêmes

Mais les voies du Seigneur sont impénétrables et le salut viendra peut-être du ciel. En juillet dernier, le représentant de la Russie avait déclaré transmettre la gestion de l’édifice au patriarcat orthodoxe de Moscou. Tout en souhaitant qu’un dialogue s’instaure entre les Eglises, ajoutant que «le pouvoir laïc ne s’interposera pas». Dialogue entre orthodoxes relevant de Moscou et orthodoxes rattachés à Constantinople dont dépendait jusqu’ici la cathédrale russe.

Aujourd’hui, pour régler cette crise politico-religieuse, tous les regards se tournent vers les plus hautes sphères spirituelles. Vers deux hommes, Sa Sainteté Cyrille, chef suprême des orthodoxes russes, et Bartholomée 1er, patriarche de Constantinople. «La majorité des orthodoxes russes veulent que ce conflit prenne fin et comptent pour cela sur la sagesse des archevêques respectifs.

Si ceux-ci ne réussissent pas à s’entendre, ce sont les patriarches qui devront trancher», affirme Pierre de Fermor, président de l’AACOR-SNN*.

«Nous avons décidé...»

Selon lui, il existe une réelle volonté de rapprochement. Les deux chefs religieux se sont rencontrés ce printemps dans la capitale russe.

Le père Jean Gueit, toujours recteur en exercice de la cathédrale, se déclare lui aussi pleinement favorable à ce dialogue et prêt à se conformer aux instructions d’en haut : «Le dossier niçois est d’une telle ampleur sur le plan canonique qu’il ne peut être traité qu’au sommet. J’ai été nommé ici par l’archevêque Gabriel** il y a 8 ans. Je ne me retirerai que sur ordre de mon évêque Gabriel et lui-même ne pourrait donner un tel ordre que sur instruction de notre patriarche Bartholomée»

Dernièrement, l’assemblée des évêques orthodoxes de France*** a délivré un message d’apaisement allant dans le même sens : «Nous regrettons profondément les tensions et les déchirements entre les membres de la même famille ecclésiale (...). Nous avons décidé de nous référer à la sagesse des deux patriarches concernés, pour aboutir à une résolution ecclésiale de ce différend dans les meilleurs délais. Pour ouvrir de nouveau les chemins de la réconciliation et du rassemblement dans le Christ».

Philippe Fiammetti (pfiammetti@nicematin.fr)
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*L’association des amis de la cathédrale orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice, favorable au retour de cette église dans le giron du patriarcat de Moscou.

**Responsable du diocèse rassemblant les églises de tradition russe en Europe occidentale et relevant du patriarcat de Constantinople.

***Présidée par le métropolite Emmanuel et rassemblant les différentes obédiences orthodoxes : Moscou, Constantinople, Roumanie, Serbie, Antioche (Moyen-Orient).

mardi 20 septembre 2011

Nice, Paris : "L'apaisement est promis pour bientôt"

Nice, Paris :

Un nouvel article de Nikita et Xenia Krivochéine sur"Pravoslavie i Mir" : paroles de paix du patriarche Bartholomé, de l'AEOF, perspectives de régularisation judiciaire à Nice...

Il n’est pas impossible que les lecteurs de « Pravoslavie i Mir » estiment excessif le nombre de publications consacrées à la lointaine France ainsi qu’à la situation autour de la cathédrale orthodoxe de Nice. Ils se sont probablement mis à penser que la Côte n’est pas qu’un lieu de plaisante villégiature mais aussi et surtout le siège de désagréables dissensions ecclésiales. Mais avant d’en revenir au « chaudron de Nice » (par analogie avec celui de Verdun, que le Ciel nous pardonne !) commençons par évoquer la proche perspective de son extinction et du retour à la paix au sein de l’Eglise.

Paris, cathédrale saint Alexandre de la Neva, liturgie solennelle le jour de la commémoration du 150 anniversaire de « la rue Daru ». La liturgie est concélébrée par de nombreux évêques : Mgr Gabriel de Comane, Mgr Emmanuel, métropolite de France, Mgr Michel, évêque de Genève (EORHF) ainsi que d’autres hiérarques. Les pouvoirs civils étaient représentés par plusieurs hauts fonctionnaires.

Le métropolite Emmanuel a donné lecture du message adressé à cette occasion par le patriarche de Constantinople Bartholomé. Ce message a rendu l’espérance et a pansé les plaies des orthodoxes de tradition russe résidant en France qui vivent douloureusement les dissensions ecclésiales de ces dernières années évoquant, désolés de le dire, les décennies de la guerre froide.

En voici un extrait : ICI
« Dès lors, il n'est de valeur absolue que celle de l'Evangile de la Tradition qui nous vient des Saints Apôtres, de l'enseignement des Pères de l'Eglise et de la célébration de la Divine Eucharistie, réalisée dans le sein même de l'Eglise Ainsi dans un esprit de sollicitude et d'amour, nous sommes convaincus que l’incarnation de ces valeurs dans le monde slave orthodoxe constitue une vocation à laquelle vous devez rester attachés, car elle enrichit l'Eglise Orthodoxe tout entière comme l'approfondissement du lien, de communion si indispensable à l'unité du corps du Christ.
Sur ce fondement, nous avons l'assurance que les particularités de votre Exarchat sont en mesure de constituer des passerelles pour l'approfondissement de nos relations fraternelles avec notre Eglise Sœur du Patriarcat de Moscou. En effet, conscients que les temps ont changé et laissant derrière nous tout esprit polémique, nous devons œuvrer à la cicatrisation des stigmates de l'histoire et renoncer aux représentations belliqueuses».

Entendre ces paroles d’amour et de paix était réconfortant, d’autant plus dans le contexte des récentes prises de position plus que brutales à l’égard de l’Eglise orthodoxe russe émanant de certains milieux proches de l’archevêché.

Le patriarche Bartholomé a cru bon d’appeler à la sérénité la communauté russe orthodoxe plurijuridictionnelle de France, et cela fut perçu comme une grande consolation. Les relations entre « les juridictions » sont, ces dix dernières années, marquées par les pires chamailleries.
Que se passe-t-il entre-temps à Nice ? Procès, huissiers, tracts, panneaux, et offensantes pétitions…. Paroles plus qu’humiliantes à l’égard de la Russie et de l’Eglise orthodoxe russe, mépris à peine dissimulé de la justice française !
On ne peut qu’espérer que le bon sens prendra le dessus et que nous verrons l’équité triompher, cela pour la saint Sylvestre, au plus tard.
Nous en voulons pour garantie la venue récente sur la Côte de l’admirable archiprêtre Nicolas Ozoline, en provenance de Kiji, en Carélie. De nombreux paroissiens de la cathédrale aspirant à la paix se sont d’ores et déjà regroupés autour du père Nicolas.

Notre pronostic de paix a d’autant plus de chances de se réaliser si l’on a à l’esprit la décision récemment adoptée par l’Assemblée des évêques orthodoxes de France. L’AEOF s’est réunie en séance plénière le 15 septembre dernier sous la présidence du métropolite Emmanuel. Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, participait aux travaux.

Il avait été récemment établi par la Commission interconciliaire de Chambésy que les décisions des Assemblées des évêques orthodoxes, cela dans tous les pays où elles ont été installées, doivent être prises à l’unanimité. Cette disposition qui est désormais appliquée contribue à éviter que d’éventuelles dissensions sortent au grand jour.

Ainsi, l’Assemblée a dit : ICI

«Concernant la situation de la cathédrale Saint-Nicolas à Nice le communiqué précise: "Sans vouloir rentrer dans les considérations juridiques liées á la situation de la cathédrale de Nice, les évêques orthodoxes de France regrettent profondément les tensions et les déchirements entre les membres de la même famille ecclésiale. Les évêques ont été unanimes sur la nécessité, sans tarder, de pacifier la situation et de trouver á ce différend, une solution ecclésiale qui ouvre de nouveau les chemins de la réconciliation et du rassemblement en Christ. Ils ont décidé par conséquent de se référer à la sagesse des deux patriarches concernés, oecuménique et de Moscou, pour aboutir à une résolution ecclésiale et irénique de ce différend dans les meilleures délais. Ils demandent, entre-temps, á toutes les parties en cause de garder le calme et d'agir en tout, en faveur de la paix ecclésiale ».

Cela dit, ce qui est à César appartient à César : la Fédération de Russie, légitime propriétaire de la cathédrale de Nice et du terrain sur lequel elle se trouve persévère dans son action comme bon lui semble en vue d’obtenir l’application des arrêts du TGI de Nice et de la cour d’appel d’Aix.
Les litiges interjuridictionnels trouveront entre-temps une solution dans l’esprit de fraternité auquel nous exhortent le patriarche Bartholomé et l’AEOF.

samedi 17 septembre 2011

Communiqué de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France

Réunion de rentrée de l'épiscopat orthodoxe de France - Accueil Mgr Ignace, Synaxe d'Istanbul, Concile Pan Orthodoxe, Cathédrale de Nice, crise économique, bioéthique, manuels scolaires, laïcité !

Plusieurs sujets d’actualité ont été hier sur le menu de la réunion périodique de rentrée de l’Assemblée des Evêques Orthodoxes de France au siège de l’AEOF, à la cathédrale Saint Stéphane (Bizet, Paris), tels qu’explicités dans le COMMUNIQUE (PDF) relatif à cette réunion.

Paris le 16 septembre 2011--- L’AEOF a tenu sa réunion périodique de rentrée en son siège le jeudi 15 septembre 2011 à 10h30 sous la présidence du métropolite EMMANUEL. Les évêques orthodoxes de France ont eu la joie d'accueillir au sein de l'AEOF, Mgr IGNACE (EL HOCHI) en qualité d’évêque vicaire du métropolite JEAN (YAZIGI) (Archevêché Antiochien Orthodoxe d'Europe).

1. Les évêques saluent les travaux de la SYNAXE des primats des Eglises orthodoxes locales de Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem et de l'Archevêché de Chypre, tenue á Istanbul, au siège du Patriarcat Œcuménique de Constantinople, du 1er au 3 septembre 2011. Les initiatives envisagées et les décisions prises ne peuvent que développer et affermir les liens de coopération et de solidarité entre ces Eglises. Cette SYNAXE a été l'occasion d'un échange direct sur les difficultés que connaît le Moyen Orient actuellement, et d'une mise en perspective des défis relatifs à la présence chrétienne dans cette région.


Le message d’espérance des primats et de solidarité avec les chrétiens de l’Orient, exprimela gravité de la situation au Moyen Orient et interpelle les chefs religieux et politiques de cette région et du monde entier, les appelants « à créer des principes et des engagements en faveur de la coexistence pacifique entre les croyants des différentes traditions religieuses ». Les évêques ont également pris note avec satisfaction, des efforts entrepris en vue de la tenue prochainement, du Saint et Grand Concile, tant attendu, de l'Eglise Orthodoxe.

2.Concernant la situation de la cathédrale Saint-Nicolas à Nice le communiqué précise: "Sans vouloir rentrer dans les considérations juridiques liées á la situation de la cathédrale de Nice, les évêques orthodoxes de France regrettent profondément les tensions et les déchirements entre les membres de la même famille ecclésiale. Les évêques ont été unanimes sur la nécessité, sans tarder, de pacifier la situation et de trouver á ce différend, une solution ecclésiale qui ouvre de nouveau les chemins de la réconciliation et du rassemblement en Christ. Ils ont décidé par conséquent de se référer à la sagesse des deux patriarches concernés, oecuménique et de Moscou, pour aboutir à une résolution ecclésiale et irénique de ce différend dans les meilleures délais. Ils demandent, entre-temps, á toutes les parties en cause de garder le calme et d'agir en tout, en faveur de la paix ecclésiale."

3. Les évêques sont conscients, à l'occasion de cette rentrée, des difficultés qui continuent á planer sur le vécu et l'avenir des français, en raison de la crise économique et financière qui continue à menacer les personnes et les familles dans leurs projets et leurs biens. Ils sont inquiets par ailleurs, par certaines évolutions, notamment en matière bioéthique, qui remettent en cause la dignité de la personne humaine et peuvent constituer, comme cela a été si bien dit, un "recul de civilisation". Ils regrettent et condamnent l'intrusion dans notre système scolaire et ses manuels, sans consultation préalable, de théories qui introduisent de la confusion et remettent en cause certains fondamentaux anthropologiques de notre société humaine, relatifs à la conception de l'être humain, sa dignité, son identité, son altérité et sa vocation non sans lien avec la conception de la famille et de la filiation.

4. Les évêques se réjouissent par ailleurs, des évolutions et des avancées significatives, apportées récemment par le Conseil d'Etat sur certaines questions fondamentales relatives au droit des cultes en France et á l'application de la loi 1905. Ces évolutions contribuent positivement à faire avancer le débat et à pacifier la relation entre le cultuel et le culturel, entre le religieux et le politique dans nos sociétés, et à ouvrir la voie vers le développement d’une laïcité de bonne intelligence bénéfique à tous.

La prochaine réunion de l’AEOF est prévue le mardi 18 octobre 2011.

PDF COMMUNIQUE

aeofcommuniquereunion15septembre2011.pdf AEOFCommuniqueReunion15septembre2011.pdf (1.2 Mo)


Rédigé par L'équipe Rédaction de "Parlons d'Orthodoxie"

vendredi 16 septembre 2011

A Nice, la bataille de la cathédrale divise les orthodoxes

Un article du journal La Croix, en date du 15 septembre 2011:

En mai dernier, la justice française a attribué la propriété de la cathédrale orthodoxe de Nice à la Fédération de Russie.

La cathédrale orthodoxe de Nice a fermé ses portes aux touristes et n’est plus...

Sébastien Nogier/IP3 PRESS/MAXPPP

La cathédrale orthodoxe de Nice a fermé ses portes aux touristes et n’est plus ouverte que pour les offices.

Celle-ci a transféré la gestion de l’édifice au Patriarcat de Moscou, mais l’association cultuelle locale, qui dépend du Patriarcat de Constantinople, s’oppose à cette décision.

Sur place, deux recteurs se font face, tandis que les paroissiens sont divisés.

Bouquet de bulbes colorés sous le ciel méridional, la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de Nice inspire un sentiment d’harmonie. Difficile d’imaginer, dans la douceur de cette fin d’été, l’âpreté du conflit qui divise depuis bientôt cinq ans la communauté orthodoxe locale et la Fédération de Russie.

De l’extérieur, rien ne semble avoir vraiment changé. Rien ? Pas tout à fait : depuis peu, la grille est verrouillée, et les touristes doivent se résoudre à passer leur chemin. La cathédrale n’est plus ouverte que pour les offices.

C’est l’une des suites de l’arrêt de la cour d’appel d’Aix-en-Provence du 19 mai dernier, qui a confirmé que la Fédération de Russie était fondée à reprendre possession de la cathédrale et des terrains alentour. « Nous avons reçu une notification d’huissier nous demandant de suspendre les droits d’entrée (3 €). Ces entrées nous permettaient de payer nos cinq employés. Nous allons devoir les licencier et ne pouvons donc plus assurer l’accueil », tempête le P. Jean Gueit, recteur de la cathédrale.

UN NOUVEAU RECTEUR VENU DE RUSSIE

« Nous sommes révoltés mais nous n’allons pas nous laisser faire », fulmine Hélène Funck-Dloussky, membre du conseil paroissial et farouche opposante à ce qu’elle voit comme une offensive impérialiste de la Russie. « Les Russes ont installé leurs oligarques dans la région, et maintenant ils veulent une église pour faire joli, s’insurge-t-elle. Où est la foi dans tout ça ? »

Quoi qu’il en soit, cette fermeture a été vivement critiquée jeudi 15 septembre par Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, qui a dénoncé dans Nice Matin une « décision prise unilatéralement » par l’administration paroissiale qui « prend en otages les Niçois et les touristes ».

De toute évidence, le conflit niçois s’est durci cet été. L’annonce, par la fédération russe, du transfert de la gestion de l’édifice au Patriarcat de Moscou a achevé de mettre le feu aux poudres. Un nouveau recteur, le P. Nicolas Ozoline, tout droit venu de Russie, a même été nommé pour remplacer le P. Gueit.

JUSTICE CIVILE CONTRE DROIT DE L’EGLISE

Cette décision désole ce dernier, qui, subtilité de l’orthodoxie en France, relève, lui, du Patriarcat de Constantinople. « La décision de la cour d’appel est une décision civile, elle porte sur le titre de propriété. Nous ne le contestons pas. Ce que nous refusons, c’est le changement d’obédience que veut nous imposer l’État russe », détaille le P. Gueit, qui estime que la tradition chrétienne ne permet pas à un évêque de s’immiscer dans les affaires d’un autre diocèse.

En clair, la justice civile se heurte au droit de l’Église. Et ce paradoxe provoque une situation ubuesque, où deux recteurs se disputent une même paroisse, convaincus chacun de leur légitimité. Le 28 août, Mgr Gabriel de Comane, archevêque des Églises russes en Europe occidentale (qui dépend de Constantinople), a réaffirmé son autorité sur la paroisse.

« Jusqu’à aujourd’hui, a-t-il insisté, l’autel de cette cathédrale est lié à mon ministère épiscopal et aucune décision de justice de la part d’un autre évêque ne saurait changer cet état de fait ecclésial. » Trois jours plus tard, Mgr Nestor de Chersonèse (l’évêque du Patriarcat de Moscou pour la France) a exigé la remise des documents relatifs à la gestion de l’église, ainsi que ses clés. Ce que l’ Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (Acor), qui gère le site, refuse.

DEUX CONCEPTIONS DE L’ORTHODOXIE

Dans ce climat pesant, le P. Ozoline tente de se faire reconnaître. À Nice, sa soutane est devenue familière. Ce prêtre de 44 ans, lui-même issu d’une famille russe implantée en France, s’attache à promouvoir un discours rassurant : « Je veux être le recteur de tous, et pas seulement d’une minorité. 2 000 à 3 000 russes vivent aujourd’hui à Nice, et nous devons y être plus attentifs. »

Car derrière ces rivalités, deux conceptions de l’Église s’opposent. D’un côté, l’Église orthodoxe russe, traditionnelle, qui se reconstruit lentement et entend réaffirmer son influence en Europe, notamment auprès de ses ressortissants. De l’autre, des fidèles enracinés en France depuis plus de trois générations, et dont l’identité dépasse désormais la seule culture russe.

« Notre archevêché, qui est le fruit d’une diaspora, est sans doute le seul exemple d’une orthodoxie réellement universelle, non inféodée à un pouvoir politique. Nous voulons préserver ces acquis que les Russes aimeraient voir disparaître », craint Alexis Obolensky, responsable laïc de la paroisse, qui déplore les liens ambigus entre le Patriarcat et l’État russe. Des accusations qui « affligent » le P. Ozoline : « Tout pays qui se relève d’une épreuve a besoin de revenir à ses racines pour se tourner vers l’avenir. C’est le sens des liens entre le gouvernement et l’Église dans notre pays. »

DISCUSSIONS ENTRE PATRIARCHES

Parmi la centaine de paroissiens, une vingtaine fait bloc autour du P. Gueit. Mais quelques-uns estiment que l’heure est venue de retourner vers « l’Église mère » : « Les nouveaux arrivants ne se reconnaissent plus dans les évolutions de la paroisse. Il faut cesser cette guerre. D’autant que l’Acor dispose de deux autres églises en ville », fait valoir un paroissien qui préfère rester discret.

Pierre de Fermor, dont le grand-père, officier de la Garde impériale, est arrivé sur la Côte d’Azur en 1921, partage ce point de vue. Cet Antibois a créé une association (1) pour « soutenir le retour à la Russie » de la cathédrale. « D’anciens Russes comme de nouveaux migrants sont favorables à ce retour, assure-t-il. La page de la guerre froide est tournée, et il est temps que la famille orthodoxe se rassemble. »

Le P. Gueit, lui, dit « attendre les instructions » du patriarche Bartholomeos de Constantinople, dont il dépend. Ce dernier pourrait décider de démêler l’écheveau niçois directement avec son homologue, Kirill de Moscou.

(1) Association des Amis de la cathédrale orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice.

FRANÇOIS-XAVIER MAIGRE, à Nice (Alpes-Maritimes) - La Croix