mardi 30 août 2011

Communiqué du diocèse de Chersonèse au sujet de l’église orthodoxe Saint-Nicolas de Nice

Nous publions ci-dessous le texte du communiqué, publié par le diocèse de Chersonèse sur son site officiel :

La Fédération de Russie dont les droits de propriété sur l’église russe Saint-Nicolas de Nice ont été confirmés le 19 mai dernier par la justice française, a pris la décision de confier le plein usage de cette église, à titre gracieux et sans restriction dans le temps, au diocèse de Chersonèse, représentant le patriarcat de Moscou en France. L’association diocésaine de Chersonèse, personne morale de droit français, entend assumer ses responsabilités liturgiques, pastorales et administratives qui lui incombent suite à cette décision, tout en assurant la continuité du culte orthodoxe, la sauvegarde et l’aménagement de l’église Saint-Nicolas, qui fait partie du patrimoine français et est un des symboles de l’amitié entre la France et la Russie.

Pour cette raison, un prêtre et un diacre ont été envoyés à Nice afin d’assurer la gestion administrative et cultuelle de l’église Saint-Nicolas et établir un dialogue avec les responsables de l’Association cultuelle orthodoxe de Nice. La mission leur a été confiée de prendre possession des clefs et de la documentation de l’église, ainsi que de faire cesser immédiatement toute activité commerciale (notamment la perception des droits d’entrée) et de veiller au bon déroulement des célébrations liturgiques, à l’accueil des fidèles et des pèlerins. Les responsables de l’exarchat russe du patriarcat de Constantinople, dont le clergé assure la vie liturgique de l’église, avaient été prévenus de l’arrivée de cette délégation et de sa mission. Une concélébration des membres du clergé des deux juridictions pour la solennité de la Transfiguration devait témoigner de l’ouverture du diocèse de Chersonèse au dialogue avec l’exarchat et de son désir de régler cette situation avec sérénité et amour fraternel, sans que cela porte préjudice à qui que ce soit.

L’Association cultuelle orthodoxe de Nice (ACOR) qui était opposée en justice à la Fédération de Russie ne peut être confondue avec l’actuelle paroisse et la communauté des fidèles orthodoxes locaux. C’est un fait avéré, par ailleurs, que le nombre des fidèles de l’Eglise orthodoxe russe dans la région est important et grandissant. Cependant, ni le propriétaire actuel de l’église Saint-Nicolas – la Fédération de Russie – qui, face au refus de l’ACOR de reconnaître ses droits et d’entamer des pourparlers, a confié son administration cultuelle à l’Eglise orthodoxe russe, ni le diocèse de Chersonèse qui est désormais chargé de ce lieu du culte n’ont l’intention d’interdire l’accès de cette église à qui que ce soit. Ce lieu de prière restera bien au contraire ouvert, désormais gratuitement, à toute personne souhaitant s’y recueillir. La vie liturgique et paroissiale normale s’y poursuivra. Toutes les questions d’ordre canonique seront réglées par l’évêque de Chersonèse et l’évêque en charge de l’exarchat russe du patriarcat de Constantinople. Nous espérons vivement qu’elles le seront dans un esprit de paix et d’entente mutuelle.

Le diocèse de Chersonèse prend en considération les souhaits de l’ensemble des chrétiens orthodoxes habitant dans la région et fera tout ce qui est en son pouvoir afin que les décisions devant être prises servent à la réconciliation des différentes communautés, au renforcement de l’unité et de la collaboration entre les juridictions orthodoxes.

Rédigé par l'équipe de rédaction de PO le 30 Août 2011

dimanche 21 août 2011

Le père Nicolas Ozoline est nommé recteur de la cathédrale Saint Nicolas de Nice par le patriarcat de Moscou


Le père Nicolas officie à la cathédrale saint Nicolas, depuis deux jours.

Il est le fils de l’archiprêtre Nicolas Ozoline, responsable de l’émission Orthodoxie sur France 2, orthodoxe russe éminent et distingué, également professeur d’iconologie, d’homélitique et de théologie pastorale.

Diplômé de l’Académie de théologie Saint Vladimir, il y a suivi les cours du père Jean Meyendorf. Et son plus beau succès jusqu’à ce jour est sans aucun doute d’avoir su redonner vie à l’église de Kizhy dans la région d’Arkhangelsk : Voilà qui est prometteur.

Précédé par sa bonne réputation, le père Nicolas plait d’emblée, avec son air bon mâtiné d’une sévérité bienveillante, un regard profond et réfléchi, l’usage parfait de la langue russe, avec parait-il un zeste d’accent bien sympathique. En un mot, il est charmant. Ce qui serait peu, s’il n’était aussi et surtout visiblement intelligent, un don naturel dont il saura faire grand usage dans les semaines qui viennent, nul n’en doute à Nice.

Car pour le moment, la messe est dite en duo avec le père Jean (et oui, ce dernier n’a pas encore reçu d’instructions de Constantinople de céder la place), et c’est pas mal au fond. Cela poursuit si besoin est la démonstration réussie que la Russie ne s’impose pas, et laisse à son église le soin de poursuivre son chemin de paix et de réconciliation, jusqu’au bord de notre Méditerranée.

Le père Nicolas n’a pas encore reçu les clés de la cathédrale, mais rien ne presse, il gagne les cœurs, avec une agréable sérénité qui nous procure le plus grand bonheur. Un petit détail, l’entré payante ne devrait vraiment plus l’être, comme l’a décidé la Russie, propriétaire des lieux. Le père Jean devrait l’accepter, cela serait bien et fort honorable. L’argent n’est pas sa passion, qu’il en laisse donc la préoccupation au gouvernement de Russie, et se consacre au cœur des hommes.

Comme le fait le père Nicolas.

Ivan Schakovskoy: les émigrés russes se doivent de participer au renouveau spirituel du pays et non d'aspirer à en rester éloignés


Une interview accordée par le prince Ivan Schakovskoy à Interfax-Religion (Elena Maler-Matiasova)

Le philosophe émigré Nikita Struve a récemment déclaré qu’il désapprouvait le projet de construction à Paris d’un centre spirituel et culturel orthodoxe. Selon lui, l’Eglise orthodoxe russe reste tributaire de l’Etat tandis que l’émigration aspire à rester indépendante de « la Russie post soviétique ». Une grande majorité d’émigrés partagerait cette vision à l’exception « d’une dizaine d’entre eux qui préfèreraient rejoindre Moscou ». Elena Maler-Matiasova a interviewé pour Interfax-Religion le prince Ivan Shakovskoy représentant de l’une des lignées russes les plus anciennes, petit neveu de Mgr Jean, archevêque de San Francisco. Né à Paris, Ivan Schakovskoy s’est récemment installé en Russie. Il a répondu à plusieurs questions portant sur l’attitude des émigrés russes à l’égard de la Russie, de l’Eglise russe et du retour en son sein des paroisses orthodoxes russes de France

Ivan Dimitrievitch, que pensez-vous de la récente interview donnée par Nikita Struve ? Il s’y montre très négatif à l’égard de la Russie et de son Eglise ?

Que dire ? Nikita Alexéevitch a certes énormément contribué en son temps à la sauvegarde de la culture russe, il suffit d’évoquer la production des éditions « YMCA-Press », la revue « Le Messager » ou l’ouvrage « Les chrétiens en URSS ». Cependant, ce que N.Struve dit et écrit à propos de la Russie actuelle n’a rien à voir avec la réalité. N.Struve a toujours été hostile à l’égard du patriarcat de Moscou. Mais ses déclarations récentes indiquent qu’il a totalement perdu le sens des réalités.

Nikita Struve affirme que ses vues sont partagées par la majorité des émigrés russes en France et que seuls une dizaine de personnes peu versées dans les affaires de l’Eglise s’en tiennent à un point de vue opposé.

Ces dires ne correspondent en rien à la réalité des choses. Ceux qui souhaitent l’union avec le patriarcat de Moscou représentent de nombreuses paroisses dont chacune compte bien plus de dix membres. S’il ne s’agissait que d’un groupuscule, à quoi bon entrer en discussion avec ses membres ? Il serait bien plus simple d’ignorer ces gens. Il est inexact d’affirmer qu’il s’agit de personnes titrées et, de surcroît, ignares dans les affaires de l’Eglise. Je vois là une manifestation de mépris pour les nobles ce qui correspond d’ailleurs parfaitement avec les vues libérales de N.Struve. Il s’agit de personnes que je connais fort bien, on compte parmi elles des enseignants de l’Institut de théologie Saint Serge et des clercs. Comment peut-on dire qu’ils n’ont pas de connaissances ecclésiologiques ? N.Struve taxe simplement d’ignorance tous ceux qui ne partagent pas ses vues

Comment expliquer cette méfiance à l’égard de la Russie moderne d’une certaine frange de l’émigration russe ? A lire leurs écrits on a l’impression que ces gens continuent à vivre à l’époque soviétique et à poursuivent le combat contre l’URSS en la personne de la Russie ?

Les raisons de cette méfiance sont en effet dans la persévérance des personnes à ne pas changer dans leur attitude de toujours à l’égard de l’Union Soviétique. Mais nous ne parlons que d’une partie de la diaspora russe en France. Même l’attitude à l’égard de la Russie soviétique n’a jamais été univoque. Il y a eu des « Russes blancs » de la première génération qui s’étaient résigné à abandonner le pays et qui, malgré l’existence d’un régime hostile, n’aspiraient qu’à retourner en Russie. Les choses ont radicalement changé pendant la guerre, beaucoup de Russes se sont rangé du coté de l’Union Soviétique. Beaucoup sont rentrés au pays malgré des conditions d’une difficulté indicible car ils voulaient par-dessus tout partager le destin de la Russie. Si les changements en Russie étaient survenus vingt ou trente ans avant qu’ils ne se soient produits les parents de ceux qui se prononcent aujourd’hui contre un rapprochement avec la Russie seraient encore en vie. Leur réaction aurait été tout à fait autre. La posture critique dont nous parlons est celle d’une génération qui s’est formée dans le milieu émigré et qui connaît fort peu la Russie et ne sent pas liée avec elle. Si dans les années 40 et 50 cette génération se considérait russe elle se dit de nos jours française mais quand même porteuse de la culture et des traditions russes.

Pouvons-nous dire que l’émigration a été un phénomène forcé ainsi d’ailleurs que le passage provisoire des paroisses russes sous la juridiction de Constantinople ? D’où le message, en 2003, du patriarche Alexis II qui invitait « les paroisses de la dispersion russe » à réintégrer le patriarcat de Moscou.

Le XX siècle a fait que l’Eglise en exil s’est divisée en trois branches. Il y a d’abord eu les paroisses de l’Eglise orthodoxe russes hors frontières qui s’était constituée à la suite de la révolution. Sous la houlette du métropolite Euloge une partie de ces paroisses ont transité sous la juridiction du patriarcat de Constantinople pour après la guerre revenir brièvement, avant son décès, sous l’omophore de Moscou. Des paroisses relevant du patriarcat de Moscou continuaient à exister comme, par exemple, le metochion des Trois Saints Docteurs fondé en 1931 à Paris et qui était l’église principale de l’exarchat en Occident du patriarcat de Moscou. Je nommerai également l’église de la Sainte Trinité à Vanves, patriarcat de Moscou, dans la banlieue de Paris, dont le recteur était l’archimandrite Serge (Chevitch), soit dit en passant l’oncle de Nikita Struve. Sans m’approfondir dans les détails du droit canon je dirai que l’existence de chacune de ces trois branches était alors parfaitement légitime. Il va de soi que ces divisions étaient perçues comme provisoires et imposées par les circonstances. Le message du patriarche Alexis II était, plutôt qu’un appel, une réponse aux paroisses russes qui, à ce moment, aspiraient à l’union. Nous sommes devenus en 2007 les témoins d’un événement historique marquant : la signature de l’Acte d’union canonique entre l’EHORHF et le patriarcat de Moscou. La grande majorité des paroisses russes à l’étranger ont su dépasser la scission à laquelle elles avaient été forcées et devenir à nouveau partie intégrante de l’Eglise russe reconstituée. Sont restées de coté les paroisses qui avaient maintenu l’usage de la langue russe mais n’avaient plus aucun espoir en une renaissance de la Russie. Il s’agit essentiellement de fidèles d’origine non russe devenues orthodoxes récemment et souvent pour des raisons d’ordre laïc. Souvent ces paroissiens ont été artificiellement inclus dans les rôles des églises ceci afin d’être certain de pouvoir compter aux assemblées sur une majorité de voix.

Comment expliquer la violence des réactions à des évènements tels que la restitution à la Russie de la cathédrale Saint Nicolas à Nice ? N’est-ce pas l’émigration qui, la première avait combattu pour que la Russie soit délivrée du joug soviétique et une fois que cela s’est produit s’est, dans l’une de ses parties, refusée à reconnaître la Russie rénovée ?

Nous assistons à la renaissance spirituelle de la Russie. Je suis persuadé que tout croyant russe se doit non seulement de contribuer à cette renaissance mais d’en devenir un acteur. Cela ne serait que logique. Or, l’attitude de Nikita Struve est radicalement contraire à celle que je viens de formuler. Il estime que l’essentiel serait de préserver coûte que coûte l’indépendance à l’égard de la Russie actuelle. Une vie à part s’est avec le temps constituée dans les paroisses russes à l’étranger, il y a là-bas une atmosphère spécifique, un cercle de personnes bien déterminé. Certaines de ces paroisses se sont mises à rappeler de plus en plus des lieux de réunion, comme des clubs ou des associations où les gens se rendent pour y rencontrer des amis. C’est un petit monde auquel ils se sont habitués et qu’ils n’ont pas le moindre désir de changer. S’unir avec le patriarcat de Moscou leur semblerait être le résultat d’une pression venue de l’extérieur.

Ivan Dimitrievitch, vous qui résidez en Russie estimez-vous que la Russie vit une crise spirituelle profonde ce dont parlent constamment certains représentants de l’émigration ?
Je ne vois pas du tout de quelle crise peut-on parler ? La Russie a été pendant le XX siècle l’arène d’une véritable lutte spirituelle. Ses prêtres et ses fidèles étaient prêts à mourir pour leur foi et ils le faisaient. L’Eglise persécutée devait combattre pour sa survie et ce combat l’a aguerri et rendu plus forte. Les prophéties de Saint Séraphin de Sarov et de Saint Jean de Cronstadt se sont ainsi accomplies. Terribles persécutions qu’il serait impossible de fuir mais dont le sens serait de faire renaître en Russie une spiritualité perdue. Nous voilà témoins de cette renaissance, du moins de ses débuts. Or, c’est en Occident, en France en particulier, que nous constatons l’existence d’une authentique et profonde crise spirituelle. La foi chrétienne y dépérit, les églises sont désertées, souvent détruites ou données en location car devenues inutiles. Véritable misère spirituelle. A son retour d’un voyage officiel en France le président Medvedev avait dit que l’événement qui l’avait le plus marqué a été de pouvoir aller se recueillir devant la Sainte couronne
d’épines du Christ à la cathédrale Notre Dame de Paris. Quel autre chef d’un Etat occidental aurait dit cela ?

Traduction "PO"

lundi 1 août 2011

Nice : la cathédrale Saint Nicolas et la justice


S.E. Alexandre Avdéev, ministre de la culture de la Fédération de Russie, ancien ambassadeur de Russie en France réagit à l’interview avec le philosophe Nikita Struve que l’hebdomadaire « Ogoniok » publie dans son N°29. Il s’y agit de la cathédrale Saint Nicolas le Thaumaturge à Nice.

"Je connais depuis longtemps Nikita Alexéevitch Struve. C’est un homme très instruit, un interlocuteur passionnant, il a beaucoup contribué à la sauvegarde de la culture russe à l’étranger. Ses vues et les miennes convergent dans beaucoup de questions ayant trait à la culture russe. Cependant en ce qui concerne la situation à Nice nos approches sont radicalement opposées. La justice française nous a d’ailleurs départagés. A deux reprises, d’abord en janvier 2010, puis en mai 2011, il s’agissait alors de la Cour d’appel, les tribunaux ont dit que la cathédrale Saint Nicolas appartient à la Fédération de Russie. J’ai été en charge de cette affaire dès son début. C’est moi qui, en ma qualité d’ambassadeur, avais intenté une action en justice à l’encontre de l’association cultuelle ACOR-Nice. Il convient de rappeler que le terrain sur lequel est bâtie la cathédrale a été acquis par l’Empereur Alexandre II.

Par la suite ce terrain bâtissable a été transmis pour un délai de 99 ans à l’Eglise orthodoxe russe, cette décision a fait l’objet d’un bail emphytéotique passé entre l’Etat et l’Eglise. Il s’ensuit qu’à l’expiration du délai stipulé le terrain et les bâtiments reviennent au propriétaire. L’Eglise orthodoxe russe a eu à beaucoup souffrir au cours des décennies qui suivirent la révolution d’octobre 1917. La cathédrale, construite grâce aux moyens investis par l’Etat ainsi que par des donateurs relevait d’abord de l’Eglise orthodoxe russe et, par la suite, du patriarcat de Constantinople. A l’expiration du bail, c’est à dire en 2008, l’Etat russe a exprimé le souhait que la cathédrale lui soit restituée.

En ma qualité d’ambassadeur j’avais bien avant terme prévenu l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe Occidentale, patriarcat œcuménique, que le bail venait à expiration et qu’il convenait de commencer à chercher des solutions adéquates qui permettraient à la communauté de se maintenir dans les lieux. J’avais précisé que la communauté pourrait être maintenue dans la cathédrale si les deux parties s’entendaient sur de nouvelles bases contractuelles fondées sur la reconnaissance du droit de propriété de l’Etat russe. Aucune réponse ne m’a été donnée. L’ACOR-Nice s’est refusée à reconnaître le droit de propriété de la Fédération de Russie.

Nos juristes ont présenté aux tribunaux des documents d’archives attestant du bien fondé des affirmations de la Fédération de Russie. Ces documents ont été corroborés par des déclarations des descendants de la famille Romanov.

Lorsqu’en 1924 les relations diplomatiques furent rétablies entre nos deux pays la France a reconnu l’Union soviétique comme étant le propriétaire des biens immobiliers ayant appartenu à l’Empire Russe. Le premier Traité conclu entre nos deux pays à la suite de la désagrégation de l’ex URSS stipulait que la France reconnaît la Fédération de Russie en sa qualité de successeur en droit de l’URSS.

La cathédrale reste jusqu’à présent occupée, d’une manière illégitime depuis les décisions de la justice française, par l’ACOR-Nice. Les clés du bâtiment n’ont pas été à ce jour remises au Patriarcat de Moscou. Il appartient à l’ambassade de Russie à Paris de définir les mesures qui seront mises en œuvre en vue de restituer la cathédrale. Je crois pouvoir dire que la grande majorité des visiteurs de la cathédrale ne savent même pas à qui appartient l’édifice. Ils y viennent pour prier. J’ai été moi-même témoin de la générosité de centaines de touristes russes qui faisaient des dons importants sans se soucier de l’appartenance juridictionnelle de la cathédrale. D’ailleurs les occupants actuels de Saint Nicolas y appliquent une règle inadmissible pour une église : ils font payer les visiteurs 3 € l’entrée. Je précise qu’en Russie l’entrée dans une église n’est payante que si cette église abrite un musée. Imaginons nous les sommes rondelettes qui s’accumulent dans les caisses de la cathédrale, surtout en été, pendant la saison touristique. Il s’agit d’un budget très important.

Grâce à la justice française la Russie a vu reconnaître ses droits de propriété sur un splendide monument historique, l’une des belles églises orthodoxes du littoral méditerranéen".

Publié par l'hebdomadaire « Ogoniok » et Interfax religion. Traduction "PO"