samedi 14 mai 2011

Un message de l'Administration diocésaine de la cathédrale Saint-Alexandre Newski


Voici un message de l'Administration diocésaine de la Rue Daru, relatif à la décision imminente de la Cour d'Appel d'Aix, attendue le 19 mai prochain:

"Le Christ est ressuscité !

Monseigneur l'Archevêque Gabriel a donné sa bénédiction à tous les clercs et les fidèles de notre archevêché pour mentionner dans leurs prières la communauté paroissiale Saint-Nicolas-le-Thaumaturge de Nice en attente du jugement en appel concernant leur cathédrale, jugement qui doit être rendu le jeudi 19 mai prochain. Que le Seigneur, les soutienne dans l'épreuve, quelle qu'en soit l'issue.

L' Administration diocésaine".


« Que le Seigneur les soutienne dans l’épreuve, quelle qu’en soit l’issue » :


L’administration diocésaine de la cathédrale saint-Alexandre Newski envisage la possibilité que les paroissiens soient éprouvés ce 19 mai, - que la cathédrale (l’édifice, et non pas le lieu de culte) retourne à la Russie, ou qu’elle devienne la propriété de l’ACOR qui en assure actuellement la gestion.


Veut-elle par là sous-entendre (à juste titre) que les paroissiens sont divisés sur la question, et que donc, quelle que soit l’issue, une partie d’entre eux sera éprouvée ? Cela pourrait sembler logique, a priori.


Ou bien considère-t-elle que tous les paroissiens seront éprouvés, dans les deux cas ? Mais ce jugement aura d’abord un effet immédiat sur la gestion de l’édifice, puisque c’est de cela qu’il s’agit, en tous cas pour le moment. En quoi donc l’ensemble des paroissiens devraient-il être éprouvés ici ? La véritable question ne se posera pour eux que lorsqu’il s’agira de décider à quelle église ils souhaitent être rattachés, Constantinople comme c’est le cas pour le moment, ou Moscou, comme une majorité pourrait bien le souhaiter.


Et au fond, le retour de la cathédrale à la Russie ne donne-t-il pas enfin à l’ensemble des paroissiens la possibilité de décider librement et démocratiquement (par exemple par un vote) de poursuivre le chemin qui mène à Dieu avec Constantinople, ou bien de rejoindre la liturgie de Moscou ? Car cette possibilité, l’ACOR l'a-t-elle jamais proposée à ses paroissiens? Cela ne semble pas être son intention exprimée à ce jour. Alors que la Fédération de Russie, état de droit qui est séparé de l’église, prendra, il me semble, soin de ne pas intervenir sur ce point, laissant aux paroissiens décider eux-mêmes de leur église. Qui de toute façon restera orthodoxe, il ne faut pas l’oublier, à un moment où les deux Patriarcats n’ont jamais été aussi proches l’un de l’autre, ce qui est merveilleux.


Alors ne pourrait-on pas convenir ensemble : «Que le Seigneur soutienne les paroissiens de la cathédrale Saint-Nicolas dans leur libre-choix, quelle que soit l’issue de la justice des hommes » ?

vendredi 13 mai 2011

Point sur le procès de l'église russe de Nice


Par S. Rehbinder sur "Parlons d'Orthodoxie"

Quelques jours avant le prononcé du jugement concernant l’appel de l’association cultuelle orthodoxe
russe de Nice contre la décision qui confirmait que l'église Saint-Nicolas était bien la propriété de
l’Etat russe, il est peut-être intéressant de prendre connaissance des arguments présentés par
les deux parties devant les juges de la cour d’appel d’Aix-en-Provence.

Les arguments de l’Association cultuelle orthodoxe russe (ACOR)

En préalable, l’A.c.o.r. produit un argument nouveau qui n’avait pas été présenté en première instance :
l’état russe ne saurait réclamer quoi que ce soit concernant la cathédrale de Nice car il a signé en
1997 un accord avec l’Etat français par lequel il renonçait à toutes actions en revendication sur des
actifs situés en territoire français (accord qui réglait le contentieux concernant les emprunts russes).
L’Etat russe rétorque que cet argument, qui n’avait pas été présenté en première instance, est sans
effet car l’accord signé par lui-même en 1997 concernait -les réclamations ayant un caractère contentieux
-les réclamations interétatiques -les réclamations présentées avant le 9 mai 1941.

En second lieu, l’A.c.o.r. conteste un certain nombre d’arguments de procédure de la partie adverse,
concernant la recevabilité de son droit à agir. Ainsi, elle fait valoir que l’action en justice de son
président, sans mandat du conseil d’administration, a été régularisée par un vote postérieur de
ce conseil. Par ailleurs, elle affirme que la référence au bail emphytéotique dans son action en référé
devant le juge (pour s’opposer à l’inventaire auquel devait procéder l’huissier mandaté par la partie
russe) ne l’empêchait pas de nier par la suite l’existence de ce bail. (L’A.c.o.r. avait soutenu alors
que la fédération de Russie ne pouvait rien faire avant la fin du bail emphytéotique) Enfin, l’A.c.o.r.
conteste que le classement comme monument historique de la cathédrale l’empêchait d’en devenir
(ou d’en être devenue) propriétaire par prescription. C’était ce qu’affirmait la partie russe en se
référant à l’article du code du patrimoine qui stipule qu’un bien inscrit à l’inventaire ne peut
s’acquérir par prescription.

Sur le fond, l’A.c.o.r. développe son argumentation sur trois points:

1. La cathédrale de Nice et le terrain sur lequel elle a été bâtie n’ont jamais été des biens étatiques.
L’avocat de l’A.c.o.r. s’attache à contester point par point les nombreux faits et arguments que les
juges de première instance ont relevés en faveur de la thèse de bien étatique. L’A.c.o.r. , pour
sa part, s’efforce de démontrer que le terrain acquis dans le but d’installer un lieu de
mémoire sur l’emplacement du décès du Tsarévitch, héritier de la couronne impériale russe , l’a
été à titre personnel par Alexandre II, comme père du défunt. L’A.c.o.r. affirme que par la suite le
bien n’est jamais devenu étatique et donc que la Fédération de Russie ne peut être propriétaire de
ce terrain.

2. Dans le cas où la cour ne la suivrait pas dans cette version des choses, l’A.c.o.r. conteste
que le bail fût un bail emphytéotique, du fait de plusieurs restrictions aux droits du preneur de bail qui
figurent dans ce contrat, et elle demande à la cour de le requalifier en un bail simple. De plus, elle
plaide que le contrat n’existe plus puisque « l’Eglise russe » à laquelle il a été conféré a été privée
de toute personnalité juridique par le pouvoir des Soviets en 1918. Les biens de cette entité dissoute
ont été transmis à l’état qui serait donc devenu à la fois bailleur et preneur de bail ce qui fait disparaître le
contrat. Elle conteste en outre que la Fédération de Russie soit le continuateur juridique de
l’URSS et de l’Empire Russe. Enfin elle conteste être elle-même la continuatrice de l’« Eglise
Russe » et conteste la légalité de l’acte d’attribution de Monseigneur Euloge en 1927, dont
elle a été bénéficiaire.

3. Enfin, l’A.c.o.r. estime qu’elle est bien devenue propriétaire du terrain et de la cathédrale
par prescription acquisitive, contrairement à ce qui a été jugé en première instance. Elle affirme
pour cela qu’elle a eu la jouissance du bien dès sa création en 1923, publiée aux hypothèques
en 1926. Elle considère que le rejet de la demande de la commission Jaudon d’inscrire ce bien
sur la liste de ceux qui se sont trouvés en déshérence après la révolution russe a confirmé son
droit de propriété. Elle a donc exercé son droit depuis plus de 80 ans sans aucune contestation.
Il en résulterait qu’elle est bien devenue propriétaire.

Les arguments de la Fédération de Russie

L’avocat de la Fédération de Russie remarque tout d’abord que l’A.c.o.r. a présenté
successivement, pour affirmer son droit de propriété de la cathédrale de Nice, pas moins de
six thèses différentes et incompatibles entre elles. Il y voit un manque de loyauté dans la défense
de l’ A.c.o.r., et appelle la cour à sanctionner cette attitude. Il réfute les arguments de l’A.c.o.r.
selon lesquels l’accord de 1997 priverait l’Etat russe du droit de revendiquer la cathédrale.
Il affirme que cet accord, signé par la Fédération de Russie, ne porte que sur des
revendications inter-étatiques apparues avant 1945, et qu’il ne peut être invoqué par des particuliers.

Sur le fonds

1. La partie russe affirme que la propriété du terrain a toujours eu un caractère étatique. Elle apporte
de nombreux éléments qui tendent à le prouver : dans l’acte d’acquisition, l’acquéreur est désigné
par son titre - Empereur de toutes les Russies - et non son identité – Romanoff – (procédure suivie
au travers de l’ambassadeur etc…) puis par les éléments postérieurs (transmission
d’Empereur régnant à Empereur régnant et non par testament, etc.)

2 L’avocat de la Fédération s’attache ensuite à démontrer que la propriété étatique du terrain a
été régulièrement et légitimement transférée à la fédération de Russie par une succession
d’actes d’Etats réguliers et légitimes. La suite de ces actes est décrite dans les conclusions
de l’avocat.

3 Enfin, l’avocat s’attache à démontrer que l’A.c.o.r. a été créée pour être la personnalité juridique
de la paroisse orthodoxe russe qui existait avant, laquelle était l’expression locale de l’Eglise russe
à qui avait été consenti le bail emphytéotique. Ainsi, l’A.c.o.r. a toujours été détentrice de
la cathédrale en vertu de ce bail, qu’elle a d’ailleurs revendiqué en justice en 1925 (référé
pour s’opposer à la commission Jaudon) puis encore en 2005 (référé pour s’opposer à l’inventaire
par huissier). Elle ne peut donc avoir acquis le bien par prescription puisqu’elle en était détentrice
en vertu de ce bail.

L’on voit donc que l’ « affaire de Nice » est assez compliquée sur le plan juridique. Le malheur
est que, quelle que soit la décision du tribunal, elle sera vécue comme un drame par une partie
des orthodoxes de France. Il aurait pourtant été possible d’éviter ce conflit déplorable par un
minimum d’esprit de compromis dont l’Etat russe semblait animé au départ, puisqu’il
avait publiquement proposé de renouveler le bail au profit de l’A.c.o.r.. Il aurait pour cela fallu avoir
un regard plus ouvert sur l’évolution de l’Etat russe et de l’Eglise russe, en tentant de
s’affranchir d’idées préconçues et de clichés, maintenant dépassés, mais qui entretiennent des
conflits qui ne devraient pas exister dans l’Eglise.

Quelle que soit l’issue de l’appel, il faut espérer que chacun se souviendra que la cathédrale de
Nice est un lieu de rassemblement eucharistique pour tous les orthodoxes, ceux qui y vivent ou qui
y passent.

jeudi 28 avril 2011

La Russie et la Côte d’Azur

La Russie et la Côte d’Azur, c’est une longue et belle histoire d’amour. Une histoire d’amour éternel, de fêtes éblouissantes, de reposantes langueurs
La Russie et la Côte d’Azur
Église orthodoxe Saint-Michel Archange à Cannes. Crédits photo : ACOR/Maksim Massalitine.

C’est l’impératrice Alexandra Féodorovna, veuve du Tsar Nicolas Ier, qui ouvre le bal dans les années 1850, bien avant la venue des Anglais, entraînant dans son sillage l’aristocratie de son pays. La présence russe jusqu’ici discrète mais déjà vieille d’un siècle (un consulat de Russie avait été mis en place en 1749 par l’Empire), va alors connaître un essor fulgurant, tourbillonnant au son des valses entraînantes qui se jouent dans les parcs baignés de lumière. La famille impériale arrive et repart, et revient encore et toujours.

En 1891, le Grand-duc Michel fonde le golf de la Napoule, inspiré du golf de St. Andrews en Ecosse, à la différence exquise qu’il étale son parcours au milieu de hauts bosquets de pins parasol, au son des grillons, adossé à la Méditerranée qui perce de ci de là entre les grands arbres, à coups de bleus fulgurants.

Les grandes familles de Russie continuent d’affluer, et construisent des palais, des folies et des jardins, tels le château de Valrose, propriété du baron von Derwies, banquier épanoui et ami du tsar Alexandre II, et la sublime villa des princes Kotchoubey, devenue le musée des Beaux Arts de Nice. Marie Bashkirtseff, jeune et jolie, âgée de vingt-cinq ans, y peint et y écrit ses désirs et ses révoltes, et les plus beaux moments des nuits folles dans lesquelles elle se noie, pour échapper au néant qui finit par la rejoindre.

La Côte d’Azur envoûte, en fait, tout le monde : le 10 juillet 1850, Alex Herzen, révolutionnaire en exil, y soupire : « Enfin, me voilà de nouveau ici, la ville chaude et parfumée, si calme… ».

Les églises russes lancent toutes leurs coupoles dorées à l’assaut paisible des cieux azuréens : Saint-Nicolas et Sainte-Alexandra à Nice, Saint-Michel Archange à Cannes, le presbytère de Menton, l’église de tous les Saints de la Terre à Antibes, d’autres encore, dont les chants dominicaux rivalisent et subliment la foi orthodoxe, cœurs puissants qui célèbrent la gloire de Dieu.

Les peintres russes promènent leurs palettes le long des plages et dans la campagne, émerveillés par la lumière à nulle autre pareille, qui inonde les paysages de jour comme de nuit. Ivan Aivazovski, natif de Théodosia en Crimée (la Côte d’Azur russe…), y traîne sur le chemin de l’Italie : « Clair de Lune sur Nice » fige à tout jamais sur la toile les flots tourmentés qui grondent et se brisent sur la grève niçoise par une nuit argentée.

La rade de Villefranche, prêtée à la marine de guerre russe en 1856 (après la guerre de Crimée) abrite dans sa rade aux eaux profondes, entourée de collines abruptes, les cuirassés et croiseurs de la Flotte impériale. Des batailles de fleurs y opposent courtoisement les marines françaises et russes, au son grandiose des hymnes nationaux.

En Russie, la révolution se rapproche à grands pas pressés. Car tout ce que fait la Russie est grand, et taquine la démesure. L’empire russe s’écroule, dans le sang.

Pour beaucoup, c’est l’exil, le départ sans espoir de retour. Et s’ils sont nombreux, dès les prémices de la Révolution de 1917, à diriger leurs pas vers la Côte d’Azur. Beaucoup connaissaient déjà le chemin.

En 1918, on recense 156 Russes dans le sud de la France. Puis 2 000 en 1923 et plus de 5 000 en 1930. Aujourd’hui, plus du quart des 70 000 Russes présents sur le sol français vivent ainsi sur la Côte d’Azur, principalement à Menton, Nice, Antibes et Cannes.

Le prince Nicolas Romanovitch Romanov, arrière-petit-fils du Tsar Nicolas Ier et doyen actuel de la Maison Impériale de Russie, fils du grand-duc Roman Petrovitch et de la comtesse Prascovia Dimitrievna Cheremetieff, est lui-même né au Cap d’Antibes le 13 septembre 1922. S’il demeure le plus souvent à Rome, il se plait à dire que son cœur vagabonde toujours là où il a vu le jour, et que son âme, quand à elle, reste russe pour l’éternité.

lundi 25 avril 2011

Un message de Russie


Chers amis qui aimez notre belle cathédrale, voici un message de soutien qui nous est parvenu ce matin de Russie, que je suis heureux de vous transmettre ici:

"Chers membres de l'AACOR!

Je souhaite vous apporter mon soutien moral et de prières.

Malheureusement il m'est compliqué de devenir un membre actif car il est difficile d'envoyer des cotisations de Russie en France.

Mais mes parents (de la première émigration) ont habité à Nice, ma mère a fréquenté le lycée russe de Nice (avec Nina la mère de votre recteur), mes parents se sont rencontrés à Nice, se sont mariés à la cathédrale, ma soeur aînée et moi sommes nées presque en face de la cathédrale (clinique Santa Maria boulevard Tsarevitch), et nous sommes inscrites sur le registre des baptêmes de la cathédrale. Si nous avons déménagé à Paris par la suite, mon arrière grand-mère a vécu rue Chateauneuf jusqu'à son décès.

Je connaissais très bien Monseigneur Vladimir (Tickonicki), Monseigneur Roman qui était le soutien spirituel des scouts russes (dont je suis), et le père Jean Jankin était un ami de la famille.

C'est vous dire à quel point je suis niçoise.

Je connais votre recteur depuis son enfance et je regrette beaucoup le parti qu'il a pris dans l'affaire de la cathédrale.

Je pense depuis longtemps que le souhait du métropolite Eulogue aurait été de rejoindre l'Eglise-Mère dès la chute du communisme en Russie comme il l'avait exprimé en rejoignant le patriarcat de Constantinople à titre provisoire et toutes les histoires du type Nice ou Biarritz n'auraient pas lieu d'être.

En ce lendemain de la fête de Pâques je vous dis CHRIST EST RESSUSCITE! et j'espère que le bon sens triomphera."

Maricha Gestkoff

dimanche 24 avril 2011

ХРИСТОСЪ ВОСКРЕСЕ!



















Christ est Ressuscité, mes chers amis!

Et son message est un message de paix et d'amour.

Partageons l' allégresse de ce jour saint, et tournons nos regards vers le ciel, qui est immense.

Construisons ensemble le Monde de demain.

Vivons dans l'espoir et dans la joie.

vendredi 1 avril 2011

Le litige sur la propriété de la cathédrale russe de Nice en appel (le délibéré sera rendu le 19 mai)

Publié sur le site "Parlons d'orthodoxie":

La Fédération de Russie et une association cultuelle orthodoxe, qui revendiquent l'une et l'autre la propriété de la prestigieuse cathédrale Saint-Nicolas de Nice, ont réitéré jeudi leurs arguments devant la Cour d'appel d'Aix-en-Provence qui rendra son arrêt le 19 mai 2011

En janvier 2010, le tribunal de grande instance de Nice avait attribué la propriété de la cathédrale, bâtie au début du XXe siècle par le tsar Nicolas II, à la Fédération de Russie.

L'avocat de l'association cultuelle a estimé, comme il l'avait fait en première instance, que l'occupation durable et paisible de l'édifice, depuis 80 ans, valait droit de propriété.
Me Antoine Chatain a affirmé que le tsar avait acquis l'édifice sur ses propres deniers et non sur ceux du trésor impérial et que l'Etat russe, héritier de l'empire, n'était donc pas fondé à réclamer la propriété d'un bien privé, qui plus est religieux: "un Etat vient revendiquer la propriété d'un édifice religieux en France; il faut laisser l'association cultuelle décider de sa destinée", a dit l'avocat.

L'avocat de la Fédération de Russie, Me Alain Confino, a estimé de son côté que la religion n'avait rien à voir là-dedans et que la Russie ne faisait que revendiquer la reconnaissance d'un droit de propriété. Après tout, a-t-il dit, "la France n'est-elle pas propriétaire de ses cathédrales ?"

En janvier 2010, la justice avait donné à l'Etat russe, outre la propriété intégrale du bâtiment, celle du terrain et de toutes les œuvres d'art et autres biens se trouvant dans la cathédrale.

Celle-ci, classée monument historique, comprend de nombreux biens de valeur, dont une superbe iconostase et quelque 300 icônes.

L'avocat de la Fédération a estimé que les substantiels bénéfices produits par les droits d'entrée dans la cathédrale (3 euros par visiteur), n'étaient pas étrangers à l'attitude intransigeante, selon lui, de l'association cultuelle.
Du côté de l'association, on indique que les revenus de la cathédrale servent exclusivement à payer des travaux et les neuf salariés de l'établissement.

La cathédrale Saint-Nicolas, le plus grand édifice orthodoxe russe hors de Russie, reçoit chaque année entre 100.000 et 150.000 visiteurs.

Ce 31 Mars ,à la Chambre d'Appel d'Aix-en-Provence, le délibéré sur l'affaire Fédération de Russie/ACOR Nice a été fixé au 12 mai 2011.
Ivan K.