Ce fut une bien belle journée de
fête, ce mardi 28 août à Nice : Les paroissiens étaient nombreux, les
orthodoxes de passage ne l’étaient pas moins,
tous présent pour fêter de bon cœur la Dormition de la Vierge Marie.
Est-il besoin de le dire, le soleil était de la fête, mais c’est le contraire
qui eut été étonnant…
Monseigneur Nestor de Chersonèse
était là, immense et bienveillant, avec à son côté le Recteur de la paroisse,
l’archiprêtre Nicolas Ozoline, infatigable et dévoué comme à l’habitude. Leur
présence commune a bien évidement ajouté une merveilleuse dimension à la
liturgie, emportée par les chants de la chorale, admirables.
On le constate chaque jour
davantage, et le 28 août l’a confirmé, la Paroisse poursuit sa reconstruction, menée avec patience et douceur par le père Ozoline. Notre
association soutient ses efforts et admire ses premiers résultats. Car notre
mission demeure, aider le Patriarcat de Moscou à établir une paroisse solide et
généreuse à Nice, désireuse également de se rapprocher du Patriarcat frère de
Constantinople, soucieuse de sa bonne intégration dans Nice et sa région,
ardente à soutenir la Russie dans son rôle de nouveau propriétaire, avec toutes
les obligations que cela entraine de la part de celle-ci.
Souvenons-nous : Une des premières
préoccupations du Patriarcat de Moscou, une fois la cathédrale rendue sous
sa tutelle, a été de continuer à tendre la main à l’ACOR, par l’entremise de
Constantinople. Et les pères se parlent ici, soucieux de rapprocher leurs
communautés, quels que soient les résultats de la Cour de Cassation (qui jugera
vers la fin de l’année sur la forme, et
non pas sur le fond). Si le jugement était cassé, il faudrait donc débattre à
nouveau du fond, qui consiste à déterminer qui est le propriétaire de
l’édifice. Cela n’a finalement pas tant d’importance que cela pour les fidèles.
L’important pour eux, c’est une paroisse orthodoxe unie. Par contre la ville de
Nice, comme la Région d’ailleurs, (et comme la masse des visiteurs venus de
tous pays) n’auraient pas grand chose à gagner (et seraient en fait plutôt
perdantes) car ce serait alors à elles que reviendrait la charge d’une bonne
partie des importants travaux, structurels comme décoratifs, décidés à juste
titre par la Fédération de Russie, l’ACOR étant très certainement dans
l’impossibilité d’en assurer la totalité.
Créée il y a deux ans sous le nom
d’AACOR-SNN (« Association des Amis de la Cathédrale Orthodoxe Russe Saint
Nicolas de Nice ») pour dédramatiser le rôle jugé invasif de la Russie
dans les affaires locales, elle n’a eu
de cesse de convaincre que la cathédrale était depuis sa construction la
propriété de l’Etat Russe, ce qu’a affirmé en personne notre président
d’honneur, S.A.I. le prince Nicolas de Russie, petit -fils du Tsar Nicolas Ier.
La chose est maintenant connue, nous venons de renommer notre association qui
devient l’ACRN (« Les Amis de la Cathédrale Russe de Nice »), car
l’ACOR nous avait reproché notre appellation initiale, jugée trop proche de
leur propre sigle. C’est que notre souci
majeur est bien d’effacer les différents et de soutenir le rapprochement espéré
entre les deux communautés, Moscou et Constantinople. Ce n’est pas facile mais
possible, ces différents étant souvent davantage le fait d’une petite minorité
de paroissiens des deux bords, plutôt que dus à de quelconques dissensions
entre leurs recteurs, qui comme on le sait s’estiment et se parlent. Mais nous
y arriverons tous, par le dialogue et en cultivant la tolérance.
Pendant un laps de temps assez court, la
cathédrale a du être fermée au public, pour préparer avec un évident souci de
sécurité son ouverture sans contrainte et gratuite au public, décision promise
par Moscou et mise en vigueur immédiatement. Cette mesure de gratuité qui
certes met un terme à la manne financière que représentaient les visites
payantes, est juste et conforme aux espérances des nombreux visiteurs de
l’édifice, dont la beauté n’est plus à vanter. La Russie, les paroissiens,
notre association enfin, génèrent comme il se doit et dans la mesure des moyens
disponibles les revenus qui viennent en remplacement. Très heureusement la
période transitoire n’a pas été trop longue, et les visiteurs accèdent à
nouveau librement à la cathédrale depuis le 1er juillet : Dans l’ensemble,
cela se passe bien, dans le respect de cet imposant lieu de culte.
Les fêtes du Centenaire approchent,
et font actuellement l’objet de
discussions approfondies entre la Cathédrale et la Mairie de Nice. Notre
association s’est mise à la disposition du père Ozoline pour lui apporter la
contribution qu’il jugera nécessaire à cet effet. Ces fêtes marqueront le début
de la rénovation de la cathédrale, et ouvriront une nouvelle ère dans la
relation si particulière entre la ville et son « église russe ». La
Russie est un grand pays, sa culture est immense, son admiration pour Nice est
ancienne (263 ans, le premier Consulat de Russie à Nice datant de 1749), et son
respect pour la France n’est plus à démontrer. A nous d’apporter la réciproque et de
comprendre et aimer ce peuple, si attaché à ses traditions et à son église, si
profondément ancré dans notre paysage local.
Pierre Alexandrovitch de Fermor
Je ne connaissais pas cette fête !
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